ALCHIMIE

La Séparation

La Séparation

Le matériel utilisé se compose d’une cornue dotée d’une ouverture. Le bec de la cornue est abouché sur un ballon réceptacle solidement joint et hermétiquement clos.

Ceci compose ce que les textes anciens dénomment « Aludel » ou édifice à trois étages, à savoir :

  • Le ventre de la cornue
  • Le bec de la cornue
  • Le ballon.

La séparation de pratique en deux mois philosophiques et nécessite 2 doses de sel philosophique liquide.

L’illustration de droite représente l’aludel de Paraclese du Musée du Verre près de Gordes.

Athanor de Paracelse au musée du verre

Nous attirons encore une fois l’attention sur la dangerosité opérative des opérations alchimiques. La seule lecture de ce blog ne vous permet pas de disposer d’informations suffisantes pour maîtriser le 5ème feu. Notre seul but est de vous permettre de comprendre des processus mis en œuvre depuis la nuit des temps pour faciliter votre approche des analogies entre l’alchimie opérative et l’alchimie spirituelle.

Sous l’effet de l’excitation du sel philosophique par le feu secret, le sel et le mercure des philosophes se subliment et montent en vapeurs vers le haut de la cornue d’où ils vont glisser vers le bec pour s’y refroidir progressivement et tomber à l’état liquide dans le ballon. Le sel se vaporise le premier aux alentours de 165° puis le mercure vers 360°. Le soufre quant à lui ne se vaporise qu’aux alentours de 450°. Ceci explique que les vapeurs de sel et de mercure seront les seules à monter au sommet de le cornue pour passer vers le bec et être refroidies et recueillies dans le ballon.

Dans ce ballon, par simple différence de densité, le sel philosophique (devenu sel rutilant liquide au contact du sel philosophal) surnage au dessus du mercure. Le soufre qui n’a pu être sublimé reste dans la cornue avec les différentes terrestréités.

Toutefois, la totalité du mercure et du sel n’ont pas pu être séparés du soufre lors de ce premier mois philosophique. Une partie est restée dans la cornue avec le soufre et les terrestréités.

L’essentiel du procédé

Le premier jour (premier mois philosophique)

Introduire le cinabre broyé (la « minière ») par l’ouverture supérieure de la cornue (non représentée sur le schéma de principe à gauche).

A l’aide d’une pipette, l’Adepte verse lentement la première dose de sel philosophique liquide sur toute la minière. Il remue ensuite légèrement pour que le mélange se fasse bien.

Dès que la chaleur se manifeste, il bouche l’ouverture de la cornue en ficelant bien le bouchon supérieur de la cornue (partie gauche de l’aludel).

Il fait ensuite agir le cinquième feu en se protégeant les mains au moyen  de gants ignifugés. La cornue est tenue en main gauche et le ballon en main droite. C’est ainsi que l’Alchimiste applique quelques mouvements en quart de cercle dans le sens senestrorsum afin de ne pas boucher le bec de la cornue.

Toutefois, la totalité du mercure et du sel n’ont pas pu être séparés du soufre lors de ce premier mois philosophique. Une partie est restée dans la cornue avec le soufre et les terrestréités.

Ce qui explique la nécessité de renouveler cette opération le second jour après refroidissement des matières.

Le second jour (second mois philosophique)

Au début du second jour alors que la cornue est totalement refroidie il sera procédé de même avec une seconde dose de sel philosophique en ayant pris soin de changer le ballon réceptacle de l’aludel.

Après refroidissement la séparation s’achève par la séparation du sel rutilant du mercure. Le sel rutilant est conservé pour un usage ultérieur dans un flacon hermétiquement bouché et conservé à l’abri de la lumière.

Référence : Dictionnaire de Philosophie alchimique par Kamala-Jnana (« réincarnation »).

La séparation sous l’angle de l’alchimie spirituelle

Il nous paraît fondamental de garder en mémoire que le fonctionnement de l’univers repose sur des phase d’éparpillement et de séparation en phase d’involution qui sont ensuite suivie de phases d’évolution (voir à ce sujet notre article « Rassembler ce qui est épars« ).

Ces phases d’involution et d’évolution sont aussi parties prenantes de l’énnéagramme auquel nous avons fait une première allusion dans l’article sur la mortification avant de pouvoir y consacrer un ou plusieurs articles.

La définition de la réincarnation selon le Dictionnaire de Philosophie Alchimique de Kamala-Jnana nous indique ce qui suit :

« […] Le premier stade d’une réincarnation est donc bien manifeste ésotériquement parlant, puisque par le broyage, la mortification de la Materia Prima, suivie de la séparation du corps (soufre et terrestréités) d’avec l’âme (Mercure) et l’esprit (Sel), on obtient l’image d’une mort humaine Mourir pour renaître toujours plus pur, voilà la conception philosophique. […]« 

 

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La Mortification

La Mortification

La mortification

La mortification opérative

Cette étape consiste à prendre environ un kilogramme de cinabre « natif » et de le placer dans un mortier. Le minerai est ensuite réduit en poussière au moyen d’un pilon.

En l’absence de sel philosophique, seul le feu secret est ici mis en action, il n’y a donc pas de risques de voir la température s’élever et donc de perdre les vapeurs de Sel Philosophal.

La mortification spirituelle

La mortification spirituelle ne doit pas être confondue avec une pratique religieuse consistant à imposer une souffrance physique à son corps pour en espérer une progression spirituelle.

Rappelons que notre progression spirituelle est en analogie avec les étapes du Grand Œuvre. À l'instar du cinabre réduit en poudre par le pilon, l'adepte doit méditer sans concessions sur son état, ses forces, ses faiblesses. En d'autres termes il doit :

  • comprendre que sa condition humaine est en analogie avec la "materia prima" (le cinabre) et qu'il est fait d'un corps de chair (le soufre), d'une âme (le mercure) animés par l'esprit (le sel philosophal).
  • mettre en œuvre le connais toi toi même.

Pour bien aborder le concept d'alchimie spirituelles, l'adepte pourra utilement se référer aux chapitres de ce blog traitant des fondamentaux préalables à toute démarche ésotérique et des aspects du chapitre "Empathie-Ѱ". S'intéresser à l'étude de l'énnéagramme.

Aller plus loin sur l'énnéagramme

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Les 5 feux de l’alchimiste

Les 5 feux de l’alchimiste

La conduite du Grand Œuvre n’est rendue possible que par l’action des cinq feux, souvent symbolisés par une roue comme dans cette sculpture de Sainte-Catherine de Carénac sur les bords de la Dordogne.

Les ouvrages alchimiques font souvent référence au « feu de roue », ou « ouroboros » (le serpent qui se mord la queue), en allusion au cycle des divers feux ci-après mentionnés.

Ces ouvrages évoquent souvent aussi la nécessité d’augmenter ou de diminuer le feu. Dans la mesure où il n’est pas possible de jouer sur les quantités de soufre et de mercure, cela signifie que l’Adepte doit adapter les quantités de sel philosophique ainsi que la nature et la puissance du feu secret à l’évolution de son Magistère.

La statue hautement symbolique de Sainte Catherine symbolise les 5 feux (ou feux de roue) par les 5 rais de la roue symbolisent les 5 feux et les poissons posés tout autour de la jante symbolisent les granulations (voir chapitre sur la mondification). L’épée symbolise le sel philosophique et la tête du vieil homme symbolise le mariage du roi et de la reine (corps et âme unis par le sel).

Nature du feu des alchimistes

L’alchimiste n’utilise jamais le feu vulgaire en dehors de :

  • La fabrication du Sel Philosophique.
  • Le test de la pierre au blanc (nous y reviendrons en temps utiles).

La transmutation au moyen de la Pierre après multiplications (voir ci-après).

Les cinq feux de l’Alchimiste :

  1. Le premier feu qui est celui du Sel Philosophique qui embrasera…
  2. Le second feu, qui est celui du soufre, qui embrasera à son tour le…
  3. Troisième feu, qui est celui du mercure…
  4. L’action conjuguée des trois premiers feux déclenchés par le feu secret engendre le quatrième feu…
  5. Enfin, le cinquième feu est le feu secret de l’opérateur, il consiste en une série de gestes adaptés à la phase du Grand Œuvre en cours de réalisation. L’intensité et la direction des gestes imprimés à l’athanor sont d’une importance primordiale pour le succès des opérations.

L’ourobouros (serpent ou dragon qui se mord la queue) symbolise les cycles de la vie et la permanente alternance de l’action des 5 feux qui l’animent.

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Le cinabre

Le cinabre

Le minerai

Le cinabre est un minerai de couleur rougeâtre : le sulfure de mercure (HgS).

Il est essentiellement composé de mercure et de soufre, le tout enchâssé dans une gangue terreuse que l'on appelle les terrestréités.

La “voie du cinabre” tire son nom de cette materia prima qui est une véritable trinité minérale composée de mercure et de soufre (les vulgaires) ainsi que de sel (le Sel Philosophal en quantité infinitésimale).

Le soufre est de couleur jaune et le mercure parfois désigné sous le nom de vif argent est de couleur argentée. Le cinabre tire sa couleur rougeoyante du liant qu’est le sel philosophal.

Un kilogramme de cinabre contient environ :

  • 300 grammes de soufre et,
  • 700 grammes de mercure (148,5 cm3 de soufre et 51,5 cm3 de mercure).

Les principaux gisements de cinabre se trouvent en Espagne à Almaden, en Italie, en Chine. On en trouve également en France dans le Tarn.

La collecte du cinabre s’opère de préférence en avril (bélier), période durant laquelle le minerai est le plus riche en mercure des philosophes (en cette période de l’année, le minerai suinte de petites perles argentées).

Le mercure et le soufre

Le mercure et le soufre sont deux des constituants de base de la nature. Ils sont répertoriés en tant que tels dans la table périodique de classification de Mendeleïev.

Le numéro atomique du mercure est 80, c’est le seul métal liquide dans les conditions normales de température et de pression atmosphérique. Son symbole « Hg » provient du latin hydragyrum qui signifie « argent liquide ». Les alchimistes l’ont aussi appelé « vif argent » en le représentant par le symbole de la planète mercure (d’où son nom actuel).

 

 

 

 

Le soufre tire son nom du latin « sulpur ». Son symbole est « S », son numéro atomique 16. Il est donc exactement cinq fois plus léger que le mercure. Le soufre est un non métal. Il est à noter que les non métaux constituent la très large majorité des atomes des êtres vivants.

Les alchimistes l’ont symbolisé par un triangle surmontant une croix.

 

 

Symbolisme du cinabre

 

Le cinabre est parfois désigné par « trois en un »  ou « unité trine » (sel soufre et mercure) et symbolisé par trois petits pélicans dans un seul nid.

Nous pouvons aisément assimiler le profane à la matière première des alchimistes. Cette matière vit dans la dualité (soufre et mercure ou corps et âme), sans avoir pris conscience du fait qu’elle est triple (unifiée par le sel philosophal rouge ou parcelle divine, feu divin, esprit).

Le Grand Œuvre ne pourrait pas s’accomplir sans la présence du sel philosophal. Le candidat alchimiste qui envisagerait d’entreprendre la fabrication de la Pierre au moyen de soufre et de mercure industriels ne saurait prétendre réussir un jour.

En effet le soufre et le mercure que l’on trouve dans le commerce proviennent d’un minerai qui a été chauffé par un feu vulgaire. Durant ce traitement industriel le sel philosophal (l’indispensable parcelle divine) s’évapore dans l’atmosphère ce qui rend le soufre et le mercure impropres à la conduite du Grand Œuvre.

De même, les sociétés initiatiques traditionnelles exigent que les candidats soient croyants et aient donc, un jour ou l’autre, pris appui sur le cinquième échelon de l’échelle de Maslow.

Vouloir initier un non croyant reviendrait à vouloir réaliser le Grand Œuvre avec du soufre et du mercure du commerce.

Les traitements successifs que l’alchimiste va appliquer au cinabre ainsi que leurs effets sont en analogie avec l’être profane et les épreuves et travaux d’un parcours initiatique réussi.

Le cinabre dans les traditions asiatiques

Le cinabre ou le vermillon est le sulfure de mercure minéral naturel (HgS). Le mercure inorganique comme le mercure trouvé dans le cinabre est la forme la moins toxique du mercure et a une longue histoire dans la médecine traditionnelle chinoise, le maquillage romain antique, le marquage du front Hindu Bindi et le marquage des cheveux Sindoor, mais il doit toujours être considéré comme toxique et manipulé avec soin, en particulier sous forme de poudre.

Le sindoor

Le sindoor est une poudre vermillon qui orne le dessus du front jusqu’à couvrir une partie de la raie des cheveux de la femme indienne (appelé maang). Le sindoor est le symbole de la femme mariée. Les jeunes filles et  les veuves n'ont pas le droit de le porter.

Le sindoor est fabriqué à partir du curcuma, du citron et du cinabre.

Le tilak

Le tilak est le point sur le front, symbole religieux hindou. Le tilak est posé sur le sixième chakra (« ajna ») ; il représente le troisième œil, ou l’œil de l’esprit, associé aux divinités et aux concepts de méditation et d’illumination spirituelles. Il était à l’origine réservé aux « porteurs de la connaissance » : les idoles, les prêtres, les ascètes.

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Le Sel Philosophique

Le Sel Philosophique

Ce fameux sel a toujours fait l’objet d’un grand secret jalousement protégé par les Adeptes, à l’heure des réseaux, il est d’ores et déjà largement dévoilé sur l’Internet.

Faut-il y voir un rapport avec l’Évangile selon Saint Luc 12.2 : « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu » ?

Nous noterons en préambule que sa fabrication n’est pas comprise dans le temps du Grand Œuvre car elle est purement chimique.

En introduction : un peu de vocabulaire

De nombreux ouvrages parlent du chêne creux lorsqu’ils nous indiquent la manière de se procurer le sel. Bernard Trévisan parle d’une source d’eau très blanche qui sourd au pied d’un chêne creux. La raison en est simple : le sel peut entre autres se fabriquer à partir des cendres du chêne. Or le bois de chêne pédonculé pourri est très riche en carbonate de potasse.

Le Liber investigationis magisteri de Geber, communique la recette du Pape Jean XXII : “On prend deux parties de cendres et une partie de chaux vive ; on met le tout sur un filtre avec de l’eau. La liqueur qui passe par le filtre est évaporée et le sel reste sous forme solide.”

Au fil des siècles, les alchimistes ont observé le plus grand secret pour cacher la formule du sel philosophique. C’est pourquoi il était désigné par une multitude de noms mystérieux. De nos jours il est aisé de retrouver sa formule sur Internet. Faut-il y voir les prolégomènes des Évangiles apocryphes selon Saint Thomas : « Ne dites point de mensonge et, ce que vous avez en haine, ne le faites point : car toutes ces choses sont manifestes à la face du ciel ; rien de ce qui est caché ne manquera d’être révélé et rien de ce qui est dissimulé ne tardera à être publié !» ?

À titre d’exemple et pour faciliter au lecteur la compréhension des ouvrages traitant d’alchimie nous citerons parmi les noms mystérieux du sel philosophique :

  • « Lion Vert », bien que sa couleur soit blanche et non verte, par allusion aux végétaux dont on l’extrait et au feu qu’il dégage.
  • « Alkaest », « lait virginal », « acide harmoniaque », « agent primordial », « aliment lacté », « sel des sages », « barbe blanche », « eau sèche », « humide radical », « lait caillé », « crocs », « dents », « source », « Thélème ».
  • L’alchimiste Basile Valentin appelait (entre autres noms) le sel philosophique le « LOUP GRIS TRES AVIDE ». Si l’on change l’ordre des lettres, l’on obtient par anagramme : « VITRIOL PUR DES SAGES » (nous reviendrons sur la symbolique du loup et de l’agneau).
  • Attention au terme « chaos » ; il peut désigner alternativement le sel philosophique et le cinabre broyé durant la phase de préparation.
  • Le nom de « crachat de lune » désigne le sel philosophique à l’état semi-liquide.
  • Le sel philosophique ainsi que le sel philosophal (ou sel des philosophes) sont souvent désignés ou représentés par le nom ou le symbole de « l’épée». Le dictionnaire de philosophie alchimique mentionne : « L’épée des sages est leur feu salin, cet élément se comporte comme un morceau d’acier attiré par un aimant. Il s’unit aux matières premières avec une forte attractivité. D’où par extension de cette idée d’acier attirée par l’aimant, le feu salin est devenu leur glaive, leur couteau, leur épée. On retiendra donc que couper signifie parfois cuire en alchimie. »
  • Le nom de « perle » peut, selon le contexte, désigner le sel philosophique dans son état semi liquide ou la granulation qui va naître lors de la mondification.

La « rosée de mai » désigne le sel philosophique au moment où il se liquéfie. Chacune de ses cristallisations ressemble alors à une goutte d’eau.

Fabrication et formule du Sel Philosophique

Dans la mesure où il est déconseillé d’utiliser du sel philosophique du commerce, les indications suivantes relatives à sa fabrication « traditionnelle » selon la méthode de Jean XXII (le second Pape d’Avignon) pourront aider à décrypter maints écrits obscurs.

Le sel philosophique s’obtient à partir des cendres de chêne pourri (voir image d’entête). Selon les endroits, faute de bois de chêne les Adeptes ont utilisé les cendres de fougères ou d’acacia.

L’important étant la richesse en potasse du combustible.

La combustion d’une tonne de bois de chêne pédonculé pourri produit environ vingt kilogrammes de cendres. Ces vingt kilogrammes de cendres seront mélangés à dix kilogrammes de chaux vive.

Ce mélange sera ensuite déversé dans un grand entonnoir contenant un filtre confectionné au moyen d’une toile épaisse.

Cet entonnoir sera lui-même placé au dessus d’une bassine de grande contenance et apte à résister au feu vulgaire.

Le chimiste versera alors de l’eau de source bouillante sur son mélange de cendres et de chaux vive. La quantité d’eau devra être suffisante pour filtrer tout le contenu de l’entonnoir.

Le filtrat descendu dans la bassine sera ensuite porté à ébullition par l’action d’un feu vulgaire jusqu’à évaporation complète de l’eau. Seul subsistera au fond de la bassine un amalgame de couleur grisâtre.

Acacia

Fougère

Filtre en toile de jute

Porter à ébullition au moyen du feu vulgaire pour faire évaporer toute l’eau

Le processus chimique qui vient d’être accompli est le suivant :

K2CO3 (carbonate de potasse) + CaO (oxyde de calcium) + H2O  =>  2KOH + CaCO3.

La cendre est riche en carbonate de potasse K2CO3, nous lui avons adjoint de la chaux vive (CaO oxyde de calcium), puis nous avons versé de l’eau bouillante (H2O).

Nous avons ainsi obtenu la potasse caustique (les 2KOH) diluée dans l’eau avec quelques impuretés, alors que le filtre a retenu le carbonate de calcium (CaCO3).

Après évaporation de l’eau il reste au fond de la bassine une potasse caustique chargée de quelques impuretés (d’où sa couleur grisâtre).

La pâte recueillie au fond de la bassine sera ensuite étendue au sec sur une plaque de marbre ou elle finira de sécher et de s’auto purifier pour devenir un beau sel philosophique solide et bien blanc.

Ce sel solide sera ensuite conservé dans des tubes soigneusement bouchés et conservés à l’abri de la lumière et de l’humidité.

Le moment venu, l’adepte pourra préparer son sel liquide comme suit :

  • Secouer un tube de sel solide.
  • Déposer son contenu sur une assiette.
  • Laisser cette assiette dehors toute une nuit afin qu’au contact de l’humidité elle se gorge d’eau pour se transformer en perles de rosée de mai et enfin en sel philosophique liquide.

Conserver le sel liquide dans des flacons hermétiques jusqu’à utilisation pour le Grand Œuvre.

Symbolique du Sel Philosophique

La vie et la mort ayant un caractère cyclique, l’adepte remarquera que ses propres ossements, tout comme le fond du filtre utilisé par le chimiste qui fabriquait du sel philosophique selon la tradition, sont riches en carbonate de calcium (CaCO3).

Or, la chaux vive utilisée dans la fabrication du sel s’obtient selon la formule suivante :

CaCO3 (carbonate de calcium) + chaleur 900°C  => CaO (chaux) + CO2 (gaz carbonique).

Cette formule chimique nous apporte un éclairage intéressant sur la symbolique du cabinet de réflexion des Francs Maçons.

En effet, le Sel Philosophique n’est autre que le VITRIOL de ce cabinet de réflexion, le crâne : un carbonate de calcium qui est prêt à redevenir cendres puis chaux et poursuivre ainsi le cycle vital.

Il est intéressant de noter que nombre de fonts baptismaux des temps anciens sont ornés de loups dévorant un agneau. L’analogie entre l’eau baptismale et le sel philosophique liquide est évidente, l’agneau symbolise la jeune granulation (voir le chapitre « mondification » ci-après) ou le jeune baptisé qui va être « sacrifié » à la gloire du Grand Œuvre spirituel.

Le Sel Philosophique est représenté par le nombre quatre ou la croix, car il symbolise les quatre éléments. Il est :

  • Terre sous sa forme solide, à l’état dit de « barbe du Père ».
  • Air quand il devient vapeur, en s’élevant le premier vers le sommet du ballon,
  • Eau quand il est à l’état liquide de « rosée de mai » après s’être gorgé de l’humidité nocturne sous les rayons de lune.
  • Feu quand, excité par le cinquième feu, il communique son énergie vitale au soufre et au mercure.

L’épée (dont le nom désigne le sel philosophique et le sel philosophal et dont nous avons déjà effleuré le symbolisme) est omniprésente dans de multiples traditions.

Usage du Sel Philosophique

Le sel philosophique est, en dehors du cinabre, le seul « ingrédient » entrant dans la composition finale de la Pierre Philosophale. Il sera utilisé dès la phase de séparation jusqu’à la fin de l’albification (œuvre au blanc).

Nos développements ne portant que sur la seule voie humide du cinabre nous noterons d’ores et déjà qu’à une seule exception près, seul le sel philosophique liquide sera utilisé (la voie sèche comme son nom l’indique conduit le Grand Œuvre avec du sel solide).

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Les rois mages

Les rois mages

Préambule

En préambule, je ne résiste pas à l’envie de vous compiler quelques passages du livre « Her Back Pois Chiche » de la célèbre égyptologue Isha Schwaller de Lubicz ayant trait au symbole.

« Le symbole est la forme vivante d’une loi […]. Le symbole est une langue de Sages qui connaissent les rapports analogiques du visible et de l’invisible et enseignent l’abstrait par le concret. Pour accéder à cette langue, il faut accepter une formation progressive qui est la montée vers le Temple. »

Quel rapport avec les Rois Mages me direz-vous ? Furent-ils la forme réellement vivante d’une loi divine ou, à l’instar des rituels une langue de Sages destinée à nous décrire les rapports analogiques entre notre monde visible et ce monde invisible que nous nous efforçons d’explorer avec ardeur ?

Pour essayer de nous en faire une idée, nous aborderons successivement les origines historiques des Rois Mages puis leur survivance dans la tradition populaire pour terminer par la portée ésotérique du message communiqué par ces Rois Mages.

Nous conclurons après avoir tenté de mettre en lumière comment ces Mages survivent en chacun de nous.

Origines historiques des rois mages

 

L’évangile selon Saint-Mathieu

La tradition chrétienne a donné le nom de « Rois-Mages » aux mages qui viennent voir l’enfant Jésus à Bethléem et qui l’adorent, d’après l’évangile de Saint Matthieu : Chapitre 2, versets 1 à 16.

« Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu en effet son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage ».

 « L’ayant appris, le roi Hérode s’émut, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres avec les scribes du peuple, et il s’enquérait avec eux du lieu où devait naître le Christ. » A Bethléem de Judée, lui dirent-ils ; ainsi en effet est-il écrit par le prophète :

 « Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement le moindre des clans de Juda, car de toi sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple Israël ».

« Alors Hérode manda secrètement les mages, se fit préciser par eux le temps de l’apparition de l’astre et les envoya à Bethléem en disant :  » Allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, avisez moi, afin que j’aille moi aussi lui rendre hommage. »

 » Sur ces paroles du Roi ils se mirent en route ; et voici que l’astre qu’ils avaient vu à son lever les précédaient jusqu’à ce qu’il vint s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. A la vue de l’astre ils se réjouirent d’une très grande joie. Entrant alors dans le logis, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

 « Après quoi, avertis en songe de ne point retourner chez Hérode, ils prirent une autre route pour rentrer dans leur pays.

  » Après leur départ, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit :  » Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte ; et restes-y jusqu’à ce que je te le dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.  » Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte ; et il resta là jusqu’à la mort d’Hérode ; pour que s’accomplit cet oracle prophétique du Seigneur :  » D’Egypte, j’ai appelé mon fils.  » 

Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, fut pris d’une violente fureur et envoya mettre à mort, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d’après le temps qu’il s’était fait préciser par les mages. »

Les Rois Mages : Mythe ou réalité romancée ?

Voici l’opinion « autorisée » de catholique.org

« Ce récit est merveilleux et de tout temps a fait la joie de la piété populaire, aussi bien des grands que des petits. Les Mages qui donnent de l’or, de l’encens et de la myrrhe (plante aromatique utilisée par exemple dans les embaumements) sont devenus des Rois, et on leur donne des noms : Gaspar, Melchior et Balthasar, avec ces noms, ils sont devenus des personnages légendaires, et en même temps presque vivants. Les crèches les représentent en magnifiques costumes imaginés  » orientaux « , avec des chameaux et des serviteurs.

Qu’en est-il réellement ?

Les exégètes sont des savants qui étudient les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament en hébreu, en grec, et dans de multiples langues anciennes, qui vérifient les différents manuscrits, comparent les genres littéraires, les écrits du Judaïsme  » intertestamentaires « , c’est à dire de la période qui précède immédiatement les Evangiles.

 Ces exégètes, ainsi que les historiens qui étudient le premier siècle  » après Jésus Christ  » et les premiers temps du christianisme avaient tendance à considérer cette histoire comme un récit didactique, c’est à dire destiné à faire comprendre quelque chose plutôt qu’à dire un fait ayant réellement existé.

 Aujourd’hui on est plus ouvert à l’idée qu’il y ait des éléments historiques réels dans ce récit.

 1° la cruauté d’Hérode, elle est tout à fait prouvée historiquement on sait qu’il a fait d’autres massacres que celui possible de Bethléem, beaucoup plus importants, à commencer par celui de ses propres fils, par crainte qu’ils ne lui prennent le pouvoir.

 2° On connaît aussi dans l’histoire de l’époque un astrologue arménien, Tiridate, qui en 66 a fait le voyage de Rome pour dire à Néron qu’il avait vu dans les étoiles qu’il était un Dieu. 

 3°En effet les astronomes-astrologues avaient coutume de s’adresser aux puissants afin d’en obtenir des récompenses. L’histoire des mages est donc tout à fait vraisemblable, même si elle ne pourra pas être vérifiée absolument. Mais son intérêt explicatif est beaucoup plus important.

 4° On a découvert ( voir E Nodet,  » Histoire de Jésus ? « , Le Cerf, Paris 2.003) une histoire tout à fait similaire que relate Flavius Josèphe, version en slavon : des sages venus de Perse visitent Hérode « Nous venons de Perse, nos ancêtres ont recueilli des Chaldéens l’astronomie qui est notre science et notre art… « . L’étoile leur est apparue et signifie la naissance d’un roi qui dominera sur l’univers. L’étoile les conduit à Jérusalem mais disparaît. Hérode leur recommande de lui indiquer qui est la personne désignée par l’étoile, mais les Perses ne reviennent pas et Hérode fait massacrer 63.000 enfants de moins de trois ans. (Flavius Josèphe slavon, Guerre des Juifs, 1, 400 , voir Nodet op. cité, p. 219). »

 

Et voici la conclusion que je partage telle qu’émise par catholique.org :


 » On peut dire en conclusion que le récit est vraisemblable selon les mentalités et coutumes de l’époque, qu’un récit fort proche est parvenu à Flavius Josèphe. Celui-ci n’y a pas vu de rapport avec la naissance de Jésus, mais la similitude est étonnante. Flavius Josèphe a-t-il été la source de Matthieu ou Matthieu la source de Flavius Josèphe ? Et la cruauté d’Hérode faisant massacrer des enfants ceux des autres comme les siens paraît bien établie. Mais du vraisemblable à la sûreté historique des faits il y a un pas qu’il n’est pas aujourd’hui possible de franchir. Comme souvent les légendes contiennent souvent à leur base des éléments historiques. Il est malaisé de discerner les contours exacts de ces éléments historiques, mais tout rejeter en bloc est encore plus hasardeux.
« 

Les Rois Mages dans la tradition populaire

Les Rois Mages ont-ils influencé l’évolution des cultes ?

J’ai compilé pour vous les chapitres que le site « Gallican.org » consacre aux Rois Mages.

En voici l’argumentation, sous la plume de Mgr Truchemotte : Mithra et les Mages de la Nouvelle Alliance selon lequel les Mages de l’Épiphanie pourraient avoir été des prêtres de cette religion venue du sud de la Mésopotamie.

 » L’Evangile selon Saint Mathieu rapporte qu’à l’époque de la naissance de Jésus des Mages arrivèrent qui venaient de l’Orient. Selon toute probabilité ces voyageurs spirituels appartenaient à une religion extrêmement antique dont la figure la plus connue des historiens est celle d’un très grand sage nommé Zarathoustra (Zoroastre).

 Mais il est bon de préciser que Zoroastre n’était pas le créateur de cette religion dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Il n’avait fait que lui rédiger un code et des principes de vie. En fait, des siècles avant Zoroastre, un Yasata, un esprit céleste était déjà révéré des peuples indo-iraniens: il portait le nom de Mithra.

 Il n’est pas sans importance de savoir que les Mages qui vinrent adorer l’enfant de la crèche tenaient ce nom de Mithra comme profondément vénérable. Le nom de Mithra pouvait se traduire par des mots comme: pacte, contrat, alliance… Son rôle était en effet de maintenir l’alliance entre le Dieu Suprême et les humains…

 Le livre de l’Avesta – parlant de lui – disait: « le soleil est son œil ».

 Il est aussi très sain de préciser ce que les Mages cherchaient en se rendant à Bethléem.

 Une très ancienne tradition circulait parmi les maguséens qui formaient une école, un clan particulier, chez les fidèles mazdéens; il était prédit qu’un Sauveur sacré devait naître dans une caverne et que ce petit enfant serait la présence visible de Mithra.

Y avait-il un autre messianisme que celui des prophètes de la Bible ? Dans son érudite étude « Histoire de la Religion et de la Philosophie Zoroastriennes », Paul du Breuil rappelle qu’en Iran oriental des Mages astrologues se recueillaient chaque année sur une montagne pour y guetter durant trois jours l’étoile du grand roi. Il cite le livre de Seth et l’Opus Imperfectum in Matheum et écrit, page 127 de son livre, ces lignes propres à nous éclairer: – « En effet, le thème des bergers qui reconnaissent ou recueillent un enfant royal est propre à la légende iranienne et l’image de la naissance du Sauveur dans une caverne appartenait aux légendes parthes du Saoschian-Mithra, incluant le mythe de la fécondation virginale de la Mère. Parallèlement à l’Apocalypse d’Hystape, une prophétie zoroastrienne sur la naissance de l’idéologie royale parthe circulait parmi les maguséens ».

En résumé nous pourrions dire que si les Mages vinrent à la Crèche, c’est qu’ils avaient été avertis qu’un être extraordinaire allait naître, un être représentant tout autre chose que le Messie de la nation d’Israël. »

Nous reviendrons plus tard sur l’influence du culte de Mithra au cours de l’épiphanie ésotérique que nous aborderons dans notre dernier chapitre.

Zoroastre et les mages

Mithra

Naissance de la tradition

L’Évangile selon saint Matthieu nous a dépeint les Rois Mages comme de nobles pèlerins guidés par un astre pour adorer le Christ nouveau-né en Israël. Les rois mages seraient à l’origine du « massacre des Innocents », puisqu’ils auraient appris au roi Hérode la naissance d’un messie, provoquant le meurtre de tous les nouveau-nés de la région. Ils seraient parvenus à Bethléem le jour de l’Epiphanie et auraient offert, en guise de présents, de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

L’archevêque de Gênes, Jacques de Voragine, dans son ouvrage « la Légende dorée » paru au Moyen Âge et en latin, écrit du milieu à la fin du 13ème siècle, serait à l’origine de la création des crèches de Noël célébrant la Nativité. Attention Légende en latin legenda avait un tout autre sens que celui que nous lui connaissons actuellement. Legenda signifiait ce qu’il faut savoir sur. La relation avec l’or « aurea » qui suit n’est donc vraisemblablement pas innocente.

A cette époque l’Ordre du Temple est prospère et représente un trait d’union possible entre tous les courants traditionnels et religieux. Les commanderies situées dans les ports jouaient donc un rôle important dans les activités commerciales de l’ordre. Des établissements templiers étaient installés à Gênes, Pise ou Venise, mais c’était dans le sud de l’Italie, plus particulièrement à Brindisi, que les nefs templières méditerranéennes passaient l’hiver. L’auteur du Legenda Aurea était-il en sympathie voir membre de l’Ordre ?

Jacques de Voragine prête aux Rois Mages des caractéristiques bien précises :

  • Balthazar est un Noir,
  • Gaspard présente des traits asiatiques et
  • Melchior est un vieillard blanc.

D’après la tradition, les mages auraient suivi une étoile spéciale que certains ont cherchée mais il semble que la signification des rois mages soit avant tout philosophique. En effet, les trois mages représentent également les trois stades suprêmes de l’être humain à cette époque, un roi, un prêtre et un prophète. Les Rois mages sont également évoqués au VIème siècle dans l’Évangile arménien de l’Enfance, pour qui le premier aurait été roi de l’Inde, le second roi des Arabes et le troisième roi des Perses. Ils appartiennent à trois peuples différents des trois continents alors connus, l’Asie, l’Europe et l’Afrique, ce qui en faisait des représentants de toute l’humanité. De plus, il existe une confusion du fait que trois cadeaux sont apportés, or, encens et myrrhe, qui sont de prix très élevés à cette époque.

Dans la religion chrétienne, l’or célèbre la royauté de Jésus qui est roi, l’encens est utilisé pour le culte du Dieu mais comme il est également homme, la myrrhe vient lui rappeler sa condition de mortel car elle sert à embaumer les morts. Les couleurs des présents se retrouvent dans le teint des rois mages, en effet, Gaspard au teint asiatique apporte l’or, Melchior à peau claire de l’encens et Balthazar à peau noire, la myrrhe de même couleur.

Les reliques des rois mages sont conservées, d’après la pieuse légende, dans la cathédrale de Cologne, où on les considère comme des saints depuis le XIIème siècle.

 

De nos jours

De nos jours, les rois mages font partie des décorations des fêtes de Noël. La tradition veut qu’ils veillent sur l’Enfant-Jésus dans la crèche de Noël, au pied du sapin et à coté des cadeaux, sous forme de santons de Provence. Le 6 janvier est l’occasion de les fêter avec une galette des Rois de l’Épiphanie. Cette fête de l’Épiphanie est célébrée dans toute l’Église catholique, anglicane et d’Orient afin de commémorer la première révélation de Jésus aux païens. Mais les coutumes de Noël ne sont pas les mêmes partout, et en Espagne, ce sont les Rois Mages qui déposent des jouets dans les souliers des enfants, le 6 janvier. Cette tradition remonte aux premiers temps de la chrétienté, quand les chrétiens d’Orient célébraient la Nativité le jour de l’Épiphanie. Ce n’est qu’au premier siècle que l’on avança la date de la naissance du Christ au 25 décembre.

 

Le gâteau des rois, qu’il est usage de partager en famille le jour de l’Épiphanie Cette fête rappelle la manifestation de Jésus-Christ enfant aux Rois Mages et aux Gentils. Comme il a été rappelé ci-avant, la tradition veut que les Mages aient été guidés jusqu’au berceau du Sauveur par une étoile, laquelle fut pour eux, le signe annonciateur, la bonne nouvelle de sa naissance.

La galette contient dans sa pâte le petit enfant populairement dénommé « baigneur ».

Portée ésotérique du mythe des Rois Mages

Le Symbolisme basique

Les cadeaux des mages symbolisent la reconnaissance des trois pouvoirs : pouvoir royal (l’or), pouvoir sacerdotal (l’encens), et pouvoir spirituel (la myrrhe). Ces trois pouvoirs correspondent aux trois mondes reconnaissant l’orthodoxie du christianisme.

  • Balthazar : il est noir offre la myrrhe qui représente la souffrance rédemptrice de l’homme à venir (Jésus). La Myrrhe est une gomme résineuse odorante qui suinte naturellement du tronc de l’arbre d’Arabie, le balsamier, de la famille des Burseracées. Elle est ensuite distillée en huile essentielle. Elle fut utilisée par les Egyptiens sous forme de masques faciaux rajeunissants aussi bien que dans les processus de l’embaumement, signe s’il en est un, du passage par la mort de Jésus.
  • Melchior : Il est blanc et offre l’encens, signe de divinité, utilisé pour le culte. L’encens symbolise aussi la remontée des prières et des âmes vers le Créateur. Il a un pouvoir purificateur.
  • Gaspard : il est jaune cuivré et offre l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. C’est aussi le symbole de l’aboutissement de l’éternité.

Vous seriez déçus si les 3 couleurs et les présents des Rois Mages n’impliquaient pas une clarification alchimique immédiate.

Myrrhe

Symbolisme alchimique des Rois Mages

Nous avons au chapitre précédent évoqué les couleurs des présents et le teint des rois mages. Gaspard au teint asiatique apporte l’or, Melchior à peau claire de l’encens et Balthazar à peau noire, la myrrhe de même couleur.

L’analogie des couleurs des Mages avec celles du Grand Œuvre ne vous aura pas échappé.

Balthazar annonce l’œuvre au noir, Melchior l’œuvre au blanc et Gaspard l’œuvre au rouge.

Mais la galette des rois nous apporte elle aussi un éclairage intéressant. Son origine remonte aux fêtes saturnales qui marquaient dans le culte de Mithra la fin du règne de Saturne.

Il est important de noter que le culte de Mithra sacrifiant le taureau était à son apogée pendant l’ère du taureau qui a précédé celle du bélier qui a elle-même précédé l’ère du poisson.

Un petit rappel sur la phase de mondification s’impose désormais pour clarifier notre propos.

Ainsi donc, le soufre et le mercure sont introduits par le col du ballon. Soufre et mercure ne sont autres que le corps physique du profane qui cherche l’initiation.

Le ballon est alors ouvert et l’Adepte y verse une dose de sel philosophique au moyen d’une pipette. Puis il bouche avec soin l’athanor en prenant garde de bien ficeler le bouchon pour que celui-ci puisse résister aux fortes pressions qui vont bientôt s’exercer dans le ballon.

Pendant deux à trois minutes l’adepte secoue énergiquement le ballon en tous sens.

A cet instant précis, toujours ganté, l’opérateur va imprimer au vase quatre saccades de bas en haut puis le reposer sur son support.

Ce cinquième feu suivi de l’itération des quatre autres feux qu’il déclenche successivement a pour conséquence de sublimer les trois composants. D’abord le sel, puis le mercure et le soufre forment une nuée au sommet de l’athanor. Ils s’unissent alors en juste proportion de nature donnant naissance aux granules (un petit monde issu du chao primordial).

Dès que la température retombe, ces granules prennent une consistance gélatineuse, se solidifient quelque peu et tombent dans le compot.

Les alchimistes appelaient ces granulations « poisson échinéis ».

Voyons ce que nous en dit Fulcanelli dans son ouvrage « le Mystère des Cathédrales ».

« C’est l’Enfant-Jésus porté par Offerus, le serviteur ou le voyageur ; c’est l’or dans son bain, le baigneur ; c’est la fève, le sabot, le berceau ou la croix d’honneur ; et c’est aussi le POISSON qui nage dans notre mer philosophique.

 Le POISSON est l’hiéroglyphe de la pierre des Philosophes dans son premier état, parce que la pierre, comme le poisson, nait dans l’eau et vit dans l’eau. »

« Parmi les peintures du poêle alchimique exécuté en 1702 par P.H.Pfau (conservé au musée de Wintertur en Suisse), on voit un pécheur à la ligne sortant de l’eau un beau poisson. D’autres allégories recommandent de le saisir à l’aide d’un filet ou d’un rets délié ; ce qui est une image exacte des mailles, formées de fils entrecroisés, schématisées sur les galettes de l’Épiphanie…

 Au baigneur on substitue souvent un poisson de porcelaine, et ce poisson était une sole (lat.SOL, SOLIS, le soleil). Ajoutons encore que le fameux POISSON du Cosmopolite, qu’il appelle échinéis (chêne iis), est l’oursin (echinus) l’ourson, la petite ourse, constellation dans laquelle se trouve l’étoile polaire. Les oursins fossiles, présentent une face rayonnée en forme d’étoile. C’est pourquoi Limonjon de Saint-Didier recommande aux investigateurs de régler leur route par la vue de l’ETOILE DU NORD »

Le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli attire encore l’attention sur la galette comme suit :

« La CORBEILLE que porte le poisson est le même hiéroglyphe que la galette; sa texture procède également de brins entre-croisés. « 

 » Il n’est pas jusqu’à la pàte de la galette qui n’obéisse aux lois de la symbolique traditionnelle. Cette pâte est feuilletée, et notre petit baigneur y est inclus à la façon d’un signet de livre. Il y a là une intéressante confirmation de la matière représentée par le gâteau des Rois. Sendivogius nous apprend que le mercure préparé offre l’aspect et la forme d’une masse pierreuse, friable et feuilletée. Si vous l’observerez bien, dit-il, vous remarquerez qu’elle est toute feuilletée. 

Les lames cristallines qui en composent la substance se trouvent, en effet, superposées comme les feuilles d’un livre ; pour cette raison, elle a reçu l’épithète de terre feuillée, terre des feuilles, livre aux feuillets, etc. »

Nous ne nous attarderons pas sur l’étoile du berger qui est en analogie avec le sang du dragon et donc de la quintessence.

Conclusion

Les Rois Mages symbolisent les diverses étapes de notre propre vie initiatique ; tous trois sont encapsulés dans notre être.

Lors de notre initiation qui est une naissance à la vie spirituelle nous faisons don de notre Balthazar qui est notre corps de chair, notre soufre.

Nous offrons aussi notre âme qui est notre Melchior, le mercure et la pierre brute que nous devrons tailler.

Notre Gaspard est notre parcelle divine, notre or sans qui nous ne pourrions envisager de mener notre œuvre à bien.

Nous terminerons cet article comme il a commencé en méditant sur une citation de Her Bak Pois Chiche :

« L’horreur quand vient le terme, c’est d’être agrippé à la terre avec des griffes de dragon. »

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Les grandes étapes du grand œuvre alchimique

Les grandes étapes du grand œuvre alchimique

Afin de nous doter d’un fil conducteur pour les développements qui vont suivre, il nous a semblé important de communiquer une synthèse préalable de la chronologie des phases de l’alchimie opérative dans la voie du cinabre.

La pré préparation

Elle consiste en la fabrication du Sel Philosophique. Son temps n’est pas décompté dans la durée du Grand Œuvre.

Il y a également lieu de se procurer du cinabre.

La préparation

Sa durée est de 2 mois philosophiques.

La mortification

La séparation

SOLVE

Sa durée totale est de 8 mois philosophiques qui se décomposent comme suit :

SOLVE I

La Mondification

Sa durée est de 1 mois philosophique.

La Putréfaction ou « l’Œuvre au Noir »

Sa durée aussi dénommée « Règne de Saturne » est de 5 mois philosophiques.

La « Décapitation du Corbeau »

Marque la transition entre SOLVE I et SOLVE II.

SOLVE II

C’est la Végétation ou « l’œuvre au Vert ». La couleur passe du gris (le règne de Jupiter) au vert (la végétation). Sa durée est de 2 mois philosophiques.

COAGULA

Sa durée globale est de 16 mois philosophiques qui se répartissent comme suit :

L’Albification ou « l’Œuvre au Blanc »

Elle dure 7 mois philosophiques c’est le règne de la Lune (ou de Diane).

La Rubification ou « l’Œuvre au Rouge »

S’échelonne sur 9 mois philosophiques qui se subdivisent comme suit :

La séquence au Jaune

Le règne de Vénus va durer 2 mois philosophiques.

La séquence à l’Orange

Le règne de Vénus va faire place au règne de Mars durant 4 mois philosophiques.

La séquence au Rouge

Durant ces 3 mois philosophiques qui marquent le règne de Mars, la Pierre va se teinter au rouge (Soleil).

La MULTIPLICATION

La première multiplication a une durée de 2 mois philosophiques qui marquent la fin des 28 mois philosophiques du Grand Œuvre.

Nous avons tous plus ou moins entendu parler des étapes simplifiées telles qu’illustrées dans l’image du bandeau ci-dessus :

  • Œuvre au noir
  • Œuvre au blanc
  • Œuvre au rouge

La chronologie mentionnée dans la colonne de gauche est plus détaillée.

La fontaine du soleil de Nice ci-dessus est une interprétation alchimique intéressante du processus alchimique (elle sera approfondie dans un prochain article).

La chronologie du grand œuvre suggère une analogie intéressante entre :

  • notre système solaire.
  • la fabrication de la pierre philosophale.
  • notre progression personnelle sur la voie initiatique.

Cette analogie nous fait passer successivement de :

  • La Terre (nous et notre corps physique, la materia prima de l’alchimiste).
  • Saturne (nos souffrances face aux permanentes épreuves de la vie).
  • Jupiter (notre travail plein d’espérances).
  • La Lune (l’acceptation « zen » de notre condition humaine et de nos 2 dragons ; voir notre article à ce sujet ).
  • Vénus (notre aptitude à rayonner d’amour et comprendre notre prochain).
  • Mars (nos combats pour progresser, tirer les enseignements de nos erreurs et transmettre nos acquits) .
  • Soleil (le but final, le corps de gloire tant espéré).

Nous noterons bien sur la présence de Mercure dans cette illustration de nos planètes « alchimiques » !

Mercure est le messager des dieux il symbolise notre âme et son évolution dans notre processus initiatique.

Mercure est aussi bien sur, et comme nous le verrons, un important composant de la materia prima du grand œuvre.

Une autre analogie fondamentale de l’alchimie est celle entre les planètes et les « sept métaux purs » qui sont : 

  • L’or associé au Soleil,
  • L’argent associé à la Lune,
  • Le mercure associé logique de Mercure,
  • Le plomb et Saturne (qui engendre le saturnisme),
  • L’étain associé à Jupiter,
  • Le fer associé à Mars,
  • Le cuivre associé à Vénus (voir les cheveux cuivrés de la célèbre Vénus de Boticcelli).

Nous noterons avec intérêt que la durée du Grand Œuvre est en analogie avec le cycle lunaire et le cycle menstruel de la femme.

 

Le nombre 28 combine les temps cycliques régis par les chiffres 4 et 7. 

 

Notre peau se régénère en 28 jours.

 

La Thora nous enseigne qu’il existe 28 lettres de la création, le tétragramme sacré YHWH est en analogie avec les 28 phalanges de nos deux mains, etc.

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