Le matériel utilisé se compose d’une cornue dotée d’une ouverture. Le bec de la cornue est abouché sur un ballon réceptacle solidement joint et hermétiquement clos.

Ceci compose ce que les textes anciens dénomment « Aludel » ou édifice à trois étages, à savoir :

  • Le ventre de la cornue
  • Le bec de la cornue
  • Le ballon.

La séparation de pratique en deux mois philosophiques et nécessite 2 doses de sel philosophique liquide.

L’illustration de droite représente l’aludel de Paraclese du Musée du Verre près de Gordes.

Athanor de Paracelse au musée du verre

Nous attirons encore une fois l’attention sur la dangerosité opérative des opérations alchimiques. La seule lecture de ce blog ne vous permet pas de disposer d’informations suffisantes pour maîtriser le 5ème feu. Notre seul but est de vous permettre de comprendre des processus mis en œuvre depuis la nuit des temps pour faciliter votre approche des analogies entre l’alchimie opérative et l’alchimie spirituelle.

Sous l’effet de l’excitation du sel philosophique par le feu secret, le sel et le mercure des philosophes se subliment et montent en vapeurs vers le haut de la cornue d’où ils vont glisser vers le bec pour s’y refroidir progressivement et tomber à l’état liquide dans le ballon. Le sel se vaporise le premier aux alentours de 165° puis le mercure vers 360°. Le soufre quant à lui ne se vaporise qu’aux alentours de 450°. Ceci explique que les vapeurs de sel et de mercure seront les seules à monter au sommet de le cornue pour passer vers le bec et être refroidies et recueillies dans le ballon.

Dans ce ballon, par simple différence de densité, le sel philosophique (devenu sel rutilant liquide au contact du sel philosophal) surnage au dessus du mercure. Le soufre qui n’a pu être sublimé reste dans la cornue avec les différentes terrestréités.

Toutefois, la totalité du mercure et du sel n’ont pas pu être séparés du soufre lors de ce premier mois philosophique. Une partie est restée dans la cornue avec le soufre et les terrestréités.

L’essentiel du procédé

Le premier jour (premier mois philosophique)

Introduire le cinabre broyé (la « minière ») par l’ouverture supérieure de la cornue (non représentée sur le schéma de principe à gauche).

A l’aide d’une pipette, l’Adepte verse lentement la première dose de sel philosophique liquide sur toute la minière. Il remue ensuite légèrement pour que le mélange se fasse bien.

Dès que la chaleur se manifeste, il bouche l’ouverture de la cornue en ficelant bien le bouchon supérieur de la cornue (partie gauche de l’aludel).

Il fait ensuite agir le cinquième feu en se protégeant les mains au moyen  de gants ignifugés. La cornue est tenue en main gauche et le ballon en main droite. C’est ainsi que l’Alchimiste applique quelques mouvements en quart de cercle dans le sens senestrorsum afin de ne pas boucher le bec de la cornue.

Toutefois, la totalité du mercure et du sel n’ont pas pu être séparés du soufre lors de ce premier mois philosophique. Une partie est restée dans la cornue avec le soufre et les terrestréités.

Ce qui explique la nécessité de renouveler cette opération le second jour après refroidissement des matières.

Le second jour (second mois philosophique)

Au début du second jour alors que la cornue est totalement refroidie il sera procédé de même avec une seconde dose de sel philosophique en ayant pris soin de changer le ballon réceptacle de l’aludel.

Après refroidissement la séparation s’achève par la séparation du sel rutilant du mercure. Le sel rutilant est conservé pour un usage ultérieur dans un flacon hermétiquement bouché et conservé à l’abri de la lumière.

Référence : Dictionnaire de Philosophie alchimique par Kamala-Jnana (« réincarnation »).

La séparation sous l’angle de l’alchimie spirituelle

Il nous paraît fondamental de garder en mémoire que le fonctionnement de l’univers repose sur des phase d’éparpillement et de séparation en phase d’involution qui sont ensuite suivie de phases d’évolution (voir à ce sujet notre article « Rassembler ce qui est épars« ).

Ces phases d’involution et d’évolution sont aussi parties prenantes de l’énnéagramme auquel nous avons fait une première allusion dans l’article sur la mortification avant de pouvoir y consacrer un ou plusieurs articles.

La définition de la réincarnation selon le Dictionnaire de Philosophie Alchimique de Kamala-Jnana nous indique ce qui suit :

« […] Le premier stade d’une réincarnation est donc bien manifeste ésotériquement parlant, puisque par le broyage, la mortification de la Materia Prima, suivie de la séparation du corps (soufre et terrestréités) d’avec l’âme (Mercure) et l’esprit (Sel), on obtient l’image d’une mort humaine Mourir pour renaître toujours plus pur, voilà la conception philosophique. […]« 

 

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