Nous avons recensé les principaux cycles « palpables » qui régissent l’univers dans notre article sur les Cycles des phénomènes périodiques. Cet article nous a permis de traiter du cycle des ères et de la précession des équinoxes. Il est désormais temps de nous préoccuper du cycle fondamental, le plus long de tous. Ce cycle est connu sous le nom de Manvantara ou cycle de Manu.
Avant d'aller plus loin dans un autre article, nous allons expliquer aussi clairement que possible la structure du Manvantara après avoir défini le vocabulaire de base.
Définitions
Manvantara :
Dans la cosmogonie hindoue, le Manvantara correspond à la durée d’une période de Manu, c'est-à-dire à celle présidée par lui-même et ses fils, Indra, un groupe de dieux et un groupe de sept Rishi.
Les Manvantaras, ou ères de Manus successifs, sont au nombre de quatorze, formant deux séries septénaires dont la première comprend les Manvantaras passés et celui où nous sommes présentement, et la seconde les Manvantaras futurs.
Manu
À chaque surgissement d’un nouveau monde, le premier homme qui apparaît porte le nom de Manu. Son rôle est de procréer l'humanité, soit par lui-même, soit indirectement, ainsi que d'émettre les lois qui doivent régler les relations à l'intérieur de la société. C’est ainsi que Manu écrivit les Lois de Manu ou Manava Dharma Shastra. Son avatar est Matsya le poisson qui a réintroduit la vie (voir à ce sujet Jonas et les poissons ou granulations dans nos articles sur l’alchimie).
Kalpa
Quatorze Manus ainsi que leurs Manvantaras respectifs constituent un Kalpa soit un jour de Brahma. À la fin de chaque Kalpa, une période de dissolution ou Pralaya survient. Durant ce Pralaya, la terre et toutes les forms de vie sont détruites et entament une période de repos que l’on nomme Nuit de Brahma. Après ce temps de repos, Brahma le créateur recommence son cycle et ainsi de suite pour l’éternité.
Indra
Indra est le roi des dieux, et Seigneur du Ciel dans la mythologie védique de l'Inde ancienne. Il est originellement issu du dieu indo-européen de la guerre et de l'orage. Indra apparaît comme l'une des principales divinités dans le Rig-Veda.
Rishi
Selon Wikipédia Rishi signifie « chantre-auteur des hymnes védiques, poète, voyant ; démiurge, géniteur ; patriarche, sage, ascète, ermite ». Un Rishi védique est un témoin primordial de toutes les régularités à l'œuvre en ce monde qui manifestent pour lui le Véda au sens premier de « découverte » de l'ordre cosmique. Ce sont en quelque sorte des prophètes qui bénéficient de la révélation divine et la traduisent en textes liturgiques pour « donner » des pistes sur le fonctionnement de l’univers sans les décrire clairement.
Structure d'un Manvantara
Les traditions hindoue et judéo-chrétienne découpent un Manvantara en 4 Temps principaux d’une durée de 64 800 années solaires.
Les quatre âges
Manu
Indra
Les quatre grandes périodes d’un Manvatara sont :
- L'âge d'OR ou KRITA YUGA, par analogie : le printemps.
- L'âge d'ARGENT ou TRETA YUGA, par analogie : l’été.
- L'âge d'AIRAIN (bronze) ou DWAPARA YUGA, par analogie : l’automne.
- L'âge de FER ou KALI YUGA, par analogie : l’hiver.
Durée des quatre âges
C’est ici que nous retrouvons (étonnant non ?) notre chère Tétraktys Pythagoricienne ainsi que les ères que nous avions définies avant la précession des équinoxes (voir supra).
Nous avons vu qu’une ère dure 2.160 ans. Chacun des « âges » d’un Manvantara couvre plusieurs ères.
Plus on avance dans le temps, plus l’humanité chute inexorablement.
Selon le dictionnaire de Réné Guénon (par Jean-Marc Vivenza) : « Toutefois, par prudence, la durée exacte d'un Manvantara a toujours été volontairement conservée secrète en modifiant par de subtiles opérations les dates réelles tout en meilleurs soins bien évidemment le conserver avec exactitude les justes rapports de proportion. » Nous verrons dans le tableau ci-dessous que René Guénon a su décrypter les durées annoncées selon la tradition.
Le songe de Daniel dans l'apocalypse : la bête 666
Nous pouvons remarquer que la notion de chute dans la matière est parfaitement illustrée par ce tableau. En effet l’involution de l’Âge d’Or vers le Kali-Yuga ou Âge de Fer se traduit par perte constante de 6.480 ans d’un Âge à l’autre (soit l’équivalent d’un Âge de Fer). L’involution du Manvantara respecte donc bien la proportion 4-3-2-1 de la Tétraktys !
Description des 4 âges :
L’âge d’Or :
L'Âge d'Or est gouverné pratiquement pour sa totalité, par la tendance "Sattwa" qui signifie Bonté. C'est une époque où règnent la justice et la paix.
Le blog « Gnostic Publihing » nous le décrit comme suit :
« Au printemps ou à l’Âge d’Or, les frontières et les passeports étaient inutiles. Les frontières n’existaient pas, et partout il y avait de l’amour parmi l’humanité. L’innocence régnait sur la surface de la Terre. Celui qui savait jouer de la lyre pouvait secouer l’univers avec ses mélodies. À cette époque, la lyre n’était pas encore brisée en tombant sur le sol du temple. C’était parce que les dynasties solaires gouvernaient toujours.
L’âge d’argent :
L'Âge d'Argent est gouverné par la tendance "Rajas", expansion-passion.
Le blog précité nous le décrit comme suit :
« Au fur et à mesure que l’Âge d’Argent arrivait, tout de l’Âge d’Or diminuait. Cependant, les êtres humains étaient encore en communication avec les Êtres ineffables qui sont connus dans le Christianisme comme des anges, des archanges, des principes, des trônes, etc. »
L'âge de bronze :
L'Âge d'Airain, lui, a la particularité d'être gouverné par la combinaison de l'Âge d'Or et de l'Âge d'Argent.
Du même auteur que ci-dessus :
« Quand l’Âge de Cuivre est arrivé, les splendeurs radieuses des Âges d’Or et d’Argent sont devenues sombres. Les mêmes splendeurs du passé n’existaient pas. Les gens ont commencé à établir des frontières, les guerres ont commencé, la haine est née, ainsi que l’égoïsme, l’envie, la cupidité, etc. »
L'âge de fer :
Notre monde moderne, celui qui doit achever ce dernier âge du Kali-Yuga du Manvantara actuel est le plus décadent, le plus violent, le plus agressif, le plus obscur, le plus pauvre intellectuellement et spirituellement. Cependant, avant la disparition de l’Atlantide, les Atlantes y ont développé des connaissances scientifiques colossales.
Entre autres réjouissances (que nous pouvons constater au quotidien) le Kali-Yuga se distingue, selon, entre autres sources, le blog la pièce est jouée nous indique que :
« Ce sont les plus bas instincts qui stimulent les hommes du Kali Yuga (âge sombre, âge de fer). Ils choisissent de préférence les idées fausses. Ils n'hésitent pas à persécuter les sages.
L'envie les tourmente. La négligence, la maladie, la faim, la peur se répandent. Il y aura de graves sécheresses. Les différentes régions des pays s'opposent les unes aux autres.
Les livres sacrés ne sont plus respectés. Les hommes seront sans morale, irritables et sectaires. Dans l'âge de Kali se répandent de fausses doctrines et des écrits trompeurs. Les gens ont peur car ils négligent les règles enseignées par les sages et n'accomplissent plus correctement les rites.
Beaucoup périront. Le nombre des princes et des agriculteurs décline graduellement. Les classes ouvrières veulent s'attribuer le pouvoir royal et partager le savoir, les repas et les lits des anciens princes. La plupart des nouveaux chefs est d'origine ouvrière. Ils pourchasseront les prêtres et les tenants du savoir. On tuera les fœtus dans le ventre de leur mère et on assassinera les héros. »
Le songe de Nabuchodonosr
Le Kali-Yuga et nous :
Chaque Race Racine dispose d’un cycle complet du système solaire autour de la ceinture zodiacale.
Notre 5ème Race Racine actuelle, la Race Aryenne qui peuple tous les continents de la terre, est née après le déluge universel et durera tout au long de l’ère actuelle du Verseau.
Durant l’année sidérale précédente, la 4ème Race Racine habitait le continent submergé et perdu de l’Atlantide. Pour la Race Racine Atlante, l’Âge de Cuivre était l’automne, et l’Âge de Fer était l’hiver.
Selon les dates de l’hindouisme (Mahatmas), le Kali Yuga a débuté à la mort du Seigneur Krishna, à la fin de la guerre du Mahâbhârata, le soir du 17 février de l’an 3.102 avant notre ère, et nous avons terminé la période des 5.000 premières années en 1898.
Les illustrations ci-dessous selon la reconstitution de René Guénon, nous situent la chronologie de l'histoire de notre Mandanvara...
Les sources :
Platon
Dans PLATON. Timée (French Edition) (p. 7). Édition du Kindle
« Solon, retour d’Égypte, lui raconta qu’un vieux prêtre égyptien lui avait appris que, neuf mille ans auparavant, Athènes avait eu les plus belles institutions politiques et qu’elles avaient servi de modèle à celles des Égyptiens, chez qui se retrouve encore aujourd’hui la séparation des classes que tu recommandes dans ta république. En ce temps- là, Athènes produisit des hommes héroïques, qui défendirent l’Europe et l’Asie contre les rois de l’Atlantide, grande île qui émergeait au-delà des colonnes d’Héraclès. Ces rois entreprirent de soumettre à leur domination tous les peuples riverains de la Méditerranée. Ils furent battus par les seuls Athéniens, et leur défaite fut suivie d’un cataclysme qui engloutit subitement leur île, et avec elle l’armée des Athéniens. »
P.S. : Solon est né à Athènes vers 640 av. J.-C. Il voyage 10 ans en Egypte et à Chypre. Il revient à Athènes vers 560. Solon aurait donc séjourné en Egypte entre 570 et 560 av. J.-C. Selon les informations reçues par Solon par transmission orale, la disparition de l’Atlantide aurait donc eu lieu entre 9.570 et 9.560 av. J.-C.
René Guénon
Guénon, René. Le Roi du monde (Tradition) (French Edition) . Editions Gallimard. Édition du Kindle.
« Le Manvantara ou ère d’un Manu, appelé aussi Mahâ-Yuga, comprend quatre Yugas ou périodes secondaires : Krita-Yuga (ou Satya-Yuga), Trêtâ-Yuga, Dwâpara-Yuga et Kali-Yuga, qui s’identifient respectivement à l’« âge d’or », à l’« âge d’argent », à l’« âge d’airain » et à l’« âge de fer » de l’antiquité gréco-latine. Il y a, dans la succession de ces périodes, une sorte de matérialisation progressive, résultant de l’éloignement du Principe qui accompagne nécessairement le développement de la manifestation cyclique, dans le monde corporel, à partir de « l’état primordial ».
« Le début de cet âge (n.d.l.r. : le Kali Yuga) est représenté notamment, dans le symbolisme biblique, par la Tour de Babel et la « confusion des langues ». On pourrait penser assez logiquement que la chute et le déluge correspondent à la fin des deux premiers âges ; mais, en réalité, le point de départ de la tradition hébraïque ne coïncide pas avec le commencement du Manvantara. Il ne faut pas oublier que les lois cycliques sont applicables à des degrés différents, pour des périodes qui n’ont pas la même étendue, et qui parfois empiètent les unes sur les autres, d’où des complications qui, au premier abord, peuvent sembler inextricables, et qu’il n’est effectivement possible de résoudre que par la considération de l’ordre de subordination hiérarchique des centres traditionnels correspondants. »