ALCHIMIE

La Fontaine du Soleil de Nice<br> Un monument alchimique</br>

La Fontaine du Soleil de Nice
Un monument alchimique

Un des grands attraits de l’art royal est de nous permettre de décrypter les monuments et œuvres d’art pourvu qu’ils aient été créés par des artistes ayant dédié leurs œuvres à la spiritualité.
Voyons comment la voie initiatique nous permet de voir et apprécier notre fontaine du soleil "nissarde" sous le prisme de nos enseignements.

Avant de conclure, nous aborderons successivement une présentation profane de ce monument puis un décodage alchimique des bronzes de la fontaine, puis du héros central Appolon.

La fontaine à travers les yeux d’un guide de tourisme Internet

 

Le site Internet "Montmartre Secret" nous la décrit à merveille :

"Réalisée entre les deux guerres par Alfred Janniot, un des grands sculpteurs du XXème siècle, elle dut attendre 1956 pour être installée et connaître les affronts de la bien-pensance niçoise.
L'Apollon fut surnommé par des Niçois goguenards "la 4 CV" voiture très populaire à l'époque et pour laquelle le dieu semblait faire de la publicité avec les 4 équidés qui le couronnaient.
D'autres Niçois (surtout Niçoises) scandalisés par la taille des attributs génitaux coururent chez le maire, pétition en mains pour que l'objet impudique fût enlevé.
Le sculpteur tenta de les amadouer en réduisant l'objet du délit à coups de ciseau et de burin, ce qui inspira aux moqueurs un nouveau surnom pour le colosse amoindri "le puceau".
Malgré cette réduction humiliante l'Apollon resta de marbre.

L'opération s'avéra inutile, le sexe restait trop gros pour être avalé par les prudes Niçois. Les bronzes furent relégués au centre d'épuration des eaux et l'Apollon commença son errance dans la ville. Il stationna d'abord dans l'atrium de la mairie.
Las ! Les employés municipaux se sentirent outragés et ils obtinrent le départ de l'intrus qui termina son périple dans le stade Charles Ehrmann.
Ce n'est qu'en juin 2011 qu'il revint au centre de la Fontaine du Soleil. Nice supportait mal d'être montrée du doigt dans les expositions consacrées à Janniot, mondialement reconnu, pour être la ville qui avait démonté un de ses chefs d’œuvre !

Le Dieu a retrouvé sa place, au centre du bassin, entouré des bronzes restaurés. Janniot avait été encouragé par Bourdelle à persévérer dans la voie qu'il avait choisie, celle de la tradition classique. Ainsi peut-on trouver quelque parenté entre son Apollon et le David de Michel-Ange ou le Neptune de la fontaine de Florence. 
Haut de 7 mètres, le dieu ne craint personne et regarde avec curiosité les Penseurs de Plensa perchés sur leurs mâts.
Légèrement déhanché, il tourne le dos à la mer. On peut penser qu'il vient de se plonger dans les eaux turquoise et qu'il tient nonchalamment sa serviette de bains contre sa jambe.
Les cinq divinités-planètes qui entourent Apollon sont : Gaïa (la Terre), Mercure, Mars, Saturne et Vénus. 

Gaïa la Terre porte un enfant entre ses bras et une chouette sur son épaule. Elle est la déesse-mère, ancêtre des dieux.

La Terre est la planète des hommes... La chouette de la Sagesse, leur rappelle-t-elle qu'il est temps d'en prendre soin et de la respecter ? 
La déesse est accompagnée d'un taureau qui semble veiller sur elle et qui évoque l'arrivée d'Europe portée par l'animal jusqu'aux rives grecques

Mercure nonchalant sur son cheval ailé regarde le soleil. Ce dieu multi-cartes patron des commerçants, des voyageurs, des voleurs, des médecins (ce qui n'a pas empêché un certain Médecin, maire de la ville, de le mettre au rebut) est aussi le messager des dieux.
Tourné vers Apollon, il semble se dorer au rayonnement solaire...

Mars le poing tendu entraîne à la force du bras son cheval sauvage.

Saturne court à côté du taureau. Il est tourné vers Mars, son voisin belliqueux qu'il ne semble pas craindre.
Sa main protège son visage des rayons de mars et Appolon.

Enfin Vénus fille de Gaïa jaillit de l'eau sur son dauphin. Elle tient délicatement ses longues tresses et tourne le dos à Apollon."

Notons que Mercure est le seul à regarder Apollon.

Nice place Masséna Fontaine du Soleil face
Nice place Masséna Fontaine du Soleil arrière

L'allégorie alchimique des 5 bronzes de la fontaine :

Saturne

Le taureau qui court aux côtés de Saturne nous annonce le début de l’œuvre au noir. L’athanor devant être maintenu à l’abri de la lumière nous explique pourquoi Saturne protège son visage.

Gaïa la Terre

Il n’aura pas échappé à nos yeux d’initiés que Gaïa offre son enfant à l’eau de la fontaine. Cet enfant est à mettre en analogie avec une granulation ; fruit de l’union du ternaire soufre mercure et sel qui vient retomber dans l’eau de l’athanor en fin de mondification. La chouette nous rappelle que le premier but de cette granulation est de tendre vers l’initiation lunaire de l’œuvre au blanc.

Vénus

A l’instar de celle de Boticelli, notre Vénus de la place Masséna sort de l’eau. Nous sommes en phase coagula. La granulation qu’était Jonas était « recrachée » par la baleine, notre Vénus est accompagnée d’un dauphin. Ses tresses que l’on peut présumer blondes augurent de l’imbibition de sel rutilant qui devance celle de la quintessence.

Mars

Mars, qui symbolise la quintessence nous rappelle en maîtrisant son fougueux destrier que le feu secret de l’alchimiste doit respecter les justes dosages de sel philosophique puis de quintessence.

N’oublions pas que le cheval est le symbole de l’intelligence divine dans les mondes supérieurs.

Pour nous simples mortels il est le symbole de notre corps astral, ce corps qui enferme notre égo ; et qui se trouve de ce fait à l’origine de toutes nos pulsions. Mars nous indique donc que l’initié ayant blanchi sa pierre doit finir de maîtriser ses passions

Mercure

Enfin, notre messager des dieux symbolise ce feu secret des alchimistes, cette inspiration divine qui va guider le grand œuvre. Il puise son énergie dans la couronne d’Appolon qu’il est le seul à regarder.

La statue d'Appolon

Faut-il voir un hasard dans le choix du sculpteur d’avoir donné à ce Dieu de marbre une stature de 7 mètres ?

Appolon est le but final de tout initié, la pierre au rouge, apte à transmuter le vil métal.

Sa couronne solaire nous le rappelle si besoin était.

Il est bien sûr au centre du cercle de la fontaine dont il est en quelque sorte le logos.

Ne nous méprenons pas sur les 4 chevaux encerclés par sa couronne. Ils ne sont autres que les 4 chevaux de l’apocalypse de Jean.
L’adepte qui a su domestiquer ces 4 chevaux pour les enfermer dans son cercle détient bien les secrets du grand œuvre.

Hélas le marbre blanc nous oblige à imaginer les couleurs des équidés.

L’un est noir ; nous l’avons domestiqué durant l’œuvre au noir.

Un autre est vert ; il symbolise le frais de grenouilles de l’alchimiste durant le blanchiment de la pierre.

Le cheval blanc est la pierre au blanc qui symbolise le succès de Gaïa qui a offert son enfant sous le regard protecteur de la chouette lunaire.

Enfin, le quatrième est rouge comme la quintessence et la pierre philosophale.

Le sixième chapitre de l'Apocalypse :

"Alors j’ai vu : quand l’Agneau ouvrit l’un des sept sceaux, j’entendis l’un des quatre Vivants dire d’une voix de tonnerre : "Viens ! "

Alors j’ai vu : et voici un cheval blanc : celui qui le montait tenait un arc, une couronne lui fut donnée, et il sortit vainqueur, pour vaincre à nouveau.

Et quand il ouvrit le deuxième sceau, j’entendis le deuxième Vivant qui disait : "Viens !"

Alors sortit un autre cheval, rouge feu ; à celui qui le montait il fut donné d’enlever la paix à la terre, pour que les gens s’entretuent, et une grande épée lui fut donnée.

Et quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième Vivant qui disait : "Viens ! " Alors j’ai vu : et voici un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance.

Et j’entendis comme une voix au milieu des quatre Vivants ; elle disait : "Un denier, la mesure de blé ! Un denier, les trois mesures d’orge ! Ne fraude pas sur l’huile et sur le vin !"

Et quand il ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième Vivant qui disait :  "Viens ! "

Alors j’ai vu : et voici un cheval verdâtre ; celui qui le montait se nomme la Mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Et il leur fut donné pouvoir sur un quart de la terre pour tuer par le glaive, par la famine et par la peste, et par les fauves de la terre.

 Et quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui furent égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient porté.

 Ils crièrent d’une voix forte : "Jusques à quand, Maître saint et vrai, resteras-tu sans juger, sans venger notre sang sur les habitants de la terre ? "

Conclusion

Êtes-vous septiques ou désormais persuadés qu’Alfred Janniot ait pu concevoir une telle œuvre dans la plus grande ignorance de l’art royal ?

Le symbolisme n’est-il pas le plus merveilleux des outils pour être accessible à tous sur les trois plans : du pur profane, au moraliste et surtout aux initiés ?

appolon
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Multiplication et conclusion

Multiplication et conclusion

La première multiplication dure deux mois philosophiques soit deux jours. Il y est fait usage des deux dernières doses de sel philosophique. Tout le processus que nous avons décrit depuis le départ va se dérouler en accéléré sur deux jours. Après deux multiplications, si le Grand Œuvre a été bien mené, la pierre multipliée au rouge sera apte à transmuter le plomb en fusion en or.

Dernière phase du Magistère. Elle consiste à épurer davantage la matière en considérant la granulation (fin de Coagula), exactement comme s'il s'agissait de la minière primitive. Plus on réitère le nombre de multiplications, plus on augmente la force de la poudre de projection.

Une fois broyée, la pierre multipliée doit être enrobée dans de la cire d'abeilles vierge au moment de sa projection dans le métal en fusion. En effet, on a constaté que son passage, si bref soit-il, dans la fumée qui se dégage du métal en fusion, suffit pour annuler ses
effets si elle n'est pas protégée.

Le faux prophète

Le dictionnaire de philosophie alchimique de Kamala Jnana nous le décrit en ces termes :

"C'est l'Apocalypse de saint Jean, dans son chapitre XIX, qui nous cite ce terme. Un prophète, on le sait, est un homme de Dieu, qui se révèle en général à la multitude par une série de miracles ; ici, par miracles, nous n'entendons pas des "enchantements" ou des "tours d'illusionisme", ces
derniers étant réservés aux faux prophètes. (Exode, ni, 8.).
Or, si nous étudions alchimiquement saint Jean, nous nous apercevons qu'à un certain endroit le chercheur, non averti, se trouve devant un dilemme. Aussi, pour bien souligner son avertissement et montrer l'erreur à éviter, saint Jean emploie-t-il le terme de faux prophètes pour désigner le premier mercure tingeant. Agissant ainsi, l'Evangéliste n'a qu'un but : mettre en garde le néophyte afin qu'il n'opère point de transmutation avec ce premier mercure, celui-ci pouvant le tromper à cause de sa ressemblance extrême avec le second, qui est multiplié. Le premier (semblable à un faux prophète) ne réaliserait aucun miracle, le second (vrai prophète) permettra des prodiges dans les trois règnes."

 

Le symbolisme de l'abeille impériale n'est pas étranger à la cire qui permet de mener la transmutation à bien.

Le symbolisme de l'abeille impériale n'est pas étranger à la cire qui permet de mener la transmutation à bien.

Conclusion

Nous souhaitons que cette série d'articles, loin d'être exhaustive, puisse avoir contribué à notre méditation sur les analogies entre ce qui est en haut et ce qui est en bas, mais surtout sur la nécessité du service qui seul peut nous permettre d'espérer recevoir un jour la grâce de réaliser notre grand œuvre spirituel personnel.

Et pour terminer sur une note d’humour nous citerons cet extrait du livre de Roger Caro intitulé : "Bible science et Alchimie".

"Voyons le sel maintenant. Les temps sont révolus depuis longtemps où il suffisait d’entrer dans une droguerie pour acheter de la Potasse Caustique (KOH). Ce Sel était d’autant précieux qu’IL ÉTAIT FABRIQUE EXACTEMENT comme celui des Artistes de l’ART ROYAL, si l’on en croit l’Ingénieur Chimiste Hoeffer.

Pourquoi soudainement cet article fut-il introuvable dans le monde ? Pour en avoir la réponse, il faut ouvrir un ancien CODEX PHARMACEUTIQUE pour savoir à quoi servait ce produit. La réponse est courte : "Potasse caustique à la chaux... sert à brûler les verrues. ""

À l'instar de la pierre qui, après le caractère nauséabond de la putréfaction, prend une odeur suave après son albification, puissions nous partir en odeur de sainteté.

Cette expression évoquée par les "croque morts" d’antan évoque une odeur agréable de fleur que serait censé produire le cadavre de certains saints ou bienheureux immédiatement après leur mort.

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Coagula 2 : la Rubification

Coagula 2 : la Rubification

Nous entrons dans les neuf derniers mois philosophiques de coagula. La pierre est « sevrée », son aliment lacté (le sel philosophique) va désormais être remplacé par un aliment carné (le sel rutilant et la quintessence).

La rubification opérative

L'œuvre au jaune

Pendant ces deux mois philosophiques, l’Adepte imbibera chaque jour sa pierre bien sèche au moyen du sel rutilant qui a été récupéré lors de la phase initiale de séparation.

L’œuvre à l'orange

Pendant ces quatre mois philosophiques la pierre sera quotidiennement imbibée avec le sang du dragon obtenu après avoir coupé la tête du corbeau. Le nombre de gouttes utilisé ira crescendo au fil des jours. C’est le règne de Mars.

L'œuvre au rouge

Pendant ces trois mois philosophiques la couleur va finir de virer au rouge.

La rubification dans la littérature et les arts

botticelli la naissance de vénus

La naissance de Vénus.de Botticelli est une merveilleuse description de la phase au jaune.

Personnage mythologique. Vénus à qui on attribue le cuivre comme métal, représente la couleur jaune. Dans l'Œuvre, elle représente la teinte passagère entre le blanc et l'orangé.

Selon la mythologie grecque, Aphrodite (Vénus pour les romains) naît de la mer (SOLVE). Les organes génitaux de son père, le dieu Ouranos, sont tombés dans la mer, mutilés par son fils. Le sel rutilant symbolisé par les fleurs de myrte commence à teinter les cheveux de Vénus, sous l'action du 5ème feu insufflé par Zéphir et son épouse.

La quintessence est symbolisée par la cape rouge ornée de roses qui viendra ensuite rubifier Vénus (la teindre en rouge).

La coquille Saint-Jacques est un symbole utilisés depuis la nuit des temps. Elle évoque les eaux où elle se forme, symbole de la fécondité propre à l'eau, symbole d'amour et qui abrite les perles (granulations qui ont formé la pierre au blanc c'est à dire Vénus). Symbole de purification spirituelle e nombreux fonts baptismaux disposent d'une cuve en forme de coquille Saint-Jacques.

Nicolas Flamel dans son ouvrage "Les Figures Hiéroglyphiques" évoque la rubification dans ces termes :

"Or souviens-toi de commencer la rubification par l’apposition du mercure orangé rouge ; mais il n’en faut guère verser et seulement une ou deux fois ; selon que tu verras, car cette opération se doit parfaire par feu sec, sublimation et calcination sèches."

Au chapitre "rubification" du "Vrai Livre" de l’abbé Sinésius nous pouvons lire :

"Prends de la Médecine blanche tant que voudras, et la met avec son verre sur les cendres chaudes, tant qu'elle soi desséchée comme icelles. Après donne lui de l'eau du Soleil, qu'aura gardée à part pour ladite besogne, et continue le feu du second degré, jusqu'à ce que devienne sèche, puis lui redonne de l'eau susdite, et ainsi successivement imbibe et dessèche, jusqu'à ce que la matière se rubifie, et liquéfie comme cire, et coule sur la lamine rouge, comme est dit, et alors sera la matière parfaite au rouge. Mais note, qu'a toutes les fois tu dois mettre d'avantage de l'eau Solaire que ce qu'il en faut pour couvrir le corps, et non plus, et ceci se fait à ce que l'Elixir ne se submerge, et se noie, et ainsi se doit continuer le feu jusqu'à la dessiccation, et alors se doit faire la seconde imbibition, et ainsi procède par ordre jusqu'à la perfection de la Médecine, savoir jusqu'à ce que la puissance de la digestion du feu la convertisse en poudre très rouge, qui est la vraie Huile des Philosophes, la Pierre sanguinâtre, le Pourprin Coral rouge, le Rubis précieux, le Mercure rouge, et la Teinture rouge."

La rubification et l'alchimie spirituelle

Pour mener à bien la rubification, nous avons utilisé une partie de la quintessence recueillie lors de la décapitation du corbeau.

Comme l'écrivit Cyliani  dans "Hermès dévoilé" cette quintessence est aussi la médecine universelle. L'Initié "rubifié" est désormais en mesure de comprendre l'analogie entre le sang du Christ (la quintessence) versé pour sauver les péchés du monde et son rôle karmique dans le monde incarné...

Pour ce faire il est désormais de son devoir de transmettre le savoir qu'il a transformé en connaissance. Il a reçu beaucoup de sel philosophique en apprenant de son environnement et de ses maîtres, il doit maintenant poursuivre la purification de son karma en appliquant au mieux la loi du don.

La quintessence spirituelle de "l'initié rubifié" n’est que le fruit de ses souffrances, expériences et enseignements, qu’il va pouvoir utiliser pour son propre progrès mais surtout en faisant don de soi aux autres.

La maîtrise de son égo et une meilleure connaissance de lui même va désormais lui permettre une autonomie accrue et de se nourrir des aliments spirituels qu’il a lui-même sécrétés.

À la fin de cette première œuvre au rouge l'adepte doit être comparé avec le faux prophète des alchimistes (Pierre au rouge non multipliée, donc inapte à la transmutation). Il a acquis les outils essentiels mais il est encore loin du bout du chemin.

 

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Albification « l’Œuvre au Blanc »

Albification « l’Œuvre au Blanc »

Le dragon jaune et le dragon rouge ne vont pas tarder à être purifiés, les écuries d’Augias nettoyées, la corne d’Amalthée sera bientôt notre.

Le phénix

La légende dit que le Phénix renaît de ses cendres. Les Sages, par comparaison avec cette histoire, ont appelé leur Pierre " phénix ", parce que leur granulation (de même composition que le compot) semble renaître de ses cendres en apparaissant sur le dessus de la matière cendrée pendant le règne de Jupiter.

L'albification sur le plan opératif

Sa durée est de sept jours soit sept mois philosophiques. Chaque jour commence par un "bain de sel philosophique" après avoir vérifié que la matière soit bien sèche. Arrivé à ce stade la matière peut être constamment laissée à l’air libre (dans un creuset par exemple). Par contre, il est préférable de la placer dans un bocal bien fermé pour éviter l’humidité de la nuit. Il en sera de même pour la rubification. Le laboratoire doit être assez chaud et l’air bien sec.

Le cinquième feu sera chaque jour le même. Il consistera à retourner délicatement la matière pour pouvoir appliquer la dose de sel de manière homogène sur tout le pourtour.

Dans la mesure ou le sel philosophique qui est utilisé sera liquide ou solide selon les jours, il sera appliqué avec un compte gouttes ou avec une cuillère.

Le premier jour de coagula I, l’Adepte applique une demi part de sel philosophique solide à l’état dit de "barbe du père".

Du second au sixième jour, une part de sel philosophique liquide sera utilisée.

Enfin, le septième et dernier jour de coagula I, une dernière demi part de sel philosophique solide à l’état dit de "barbe du père".

Chaque jour la matière blanchira de plus en plus, ce qui était épars se rassemblera sous forme d’une espèce de gros champignon blanc, jusqu’à atteindre le stade de pierre au blanc ou lune ou Diane.

La pierre ou élixir lunaire peut alors être testée. Il suffit d’en prendre une parcelle et de la déposer sur une lame de cuivre rougie au feu. Si elle fond sans fumer la pierre au blanc est fixée. Ce test est aussi valide pour la pierre au rouge.

L’albification dans les écrits traditionnels

La Bible dans le livre des rois nous décrit bien le processus d’albification à travers la guérison de Naaman le lépreux :

"Naaman fit donc demi-tour et s'en alla furieux. Mais ses serviteurs vinrent lui dire : « Maître, si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait ? Alors pourquoi ne pas faire ce qu'il te dit : te plonger simplement dans l'eau pour être purifié ? » Naaman descendit au bord du Jourdain et se trempa sept fois dans l'eau, comme Élisée l'avait dit, et il fut purifié : sa peau redevint semblable à celle d'un petit enfant."

Dans les fables égyptiennes et grecques de Don Pernetty il est écrit :

"Le grand secret de l’œuvre est donc de blanchir le laiton, & laisser là tous les livres, afin de ne point s’embarrasser par leur lecture, qui pourrait faire naître des idées de quelque travail inutile & dispendieux. Cette blancheur est la pierre parfaite au blanc ; c’est un corps précieux, qui, quand il est fermenté, & devenu élixir au blanc, est plein d’une teinture exubérante, qu’il a la propriété de communiquer à tous les autres métaux. Les esprits volatils auparavant sont alors fixes. Le nouveau corps ressuscite beau, blanc, immortel, victorieux. C’est pourquoi on l’a appelé résurrection, lumière, jour, & de tous les noms qui peuvent indiquer la blancheur, la fixité & l’incorruptibilité."

Flamel a représenté cette couleur dans ses figures Hiéroglyphiques, par une femme environnée d’un rouleau blanc, pour te montrer, dit-il, "que Rebis commencera de se blanchir de cette même façon, blanchissant premièrement aux extrémités tout à l’entour de ce cercle blanc. L’échelle des Philosophes (Scala Philosop.) dit : Le signe de la première partie de la blancheur, est quand l’on voit un certain petit cercle capillaire ; c’est-à-dire, passant sur la tête, qui apparaîtra à l’entour de la matière aux côtés du vaisseau, en couleur tirant sur l’orangé."

Puis en citant d’Espagnet :

"Après que l’eau a fait sept révolutions, ou, circulé par sept cercles, l’air lui succède, et fait autant de circulations et de révolutions, jusqu’à ce qu’il soit fixé dans le bas, et qu’après avoir chassé Saturne du Trône, Jupiter prenne les rênes de l’Empire. C’est à son avènement que l’enfant philosophique se forme et se nourrit ; il paraît enfin au jour avec un visage blanc et beau comme celui de la  Lune."

Le Golem

Selon le mythe de création du Golem, il faut, pour commencer, de l'argile, ou une terre vierge. Il faut aussi de l’eau d'une rivière : 248 mesures d'eau dans un sceau et 365 mesures dans l'autre correspondant aux 613 parties du corps et aux 613 commandements. Ensuite il faut maîtriser la prononciation du Nom Ineffable et ses 231 combinaisons. Puis effectuer une marche circulaire 7 fois autour du golem en récitant 221 fois ces combinaisons.

L'albification sur le plan spirituel

Sur un plan spirituel, l'oeuvre au blanc est une phase passive d’abandon de soi dans la sérénité, une paix intérieure a été trouvée. À force d'étudier, de méditer, observer par analogies, le cherchant a appris à mieux se connaître. Les épreuves traversées sont désormais comprises et acceptées.

L'adepte est désormais convaincu du caractère immortel de son âme.

La sortie du cycle de la roue du Samsara est proche.

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La Végétation

La Végétation

Dernier stade de la phase Solve. La couleur verte domine et le frai de grenouilles fait son apparition. Quand la granulation est suffisamment refroidie et solide (stade végétation), on peut la sectionner. On s'aperçoit alors que l'intérieur est formé d'un corps jaune a reflet métallique très clair, c'est un amalgame de soufre et de mercure philosophal. Dans cet état, la substance granuleuse est malléable et le mercure solidifié peut prendre toutes les formes qu'on veut lui donner.

La végétation sur le plan opératif

L’athanor va désormais rester ouvert en permanence, sauf pendant le cinquième feu. Le ballon sera conservé dans un lieu un peu humide mais dont la température sera plus tiède que celle de SOLVE I.

Ceci va permettre aux granules :

  • De commencer à se sécher afin qu’elles puissent affronter sans danger les étapes de l’albification.
  • Favoriser l’apparition d’une certaine moisissure propre à la végétation.

Il est important de noter que cette phase du Grand Œuvre ne nécessite aucune adjonction de sel philosophique.

amulette en mercure solidifié

amulette en mercure solidifié

Le septième mois philosophique de SOLVE

Marque le premier jour de la végétation et le neuvième jour du Grand Œuvre.
Les granulations qui viennent d’être délicatement placées au fond du ballon virent provisoirement au "noir très noir". Puis l’œuvre va entrer dans la phase de Jupiter caractérisée par la couleur grise. La matière prend l’aspect d’un sable gris cendré, ce qui dénote le début d’une sorte de fermentation.

En fermant son ballon l’Artiste va mettre en œuvre un cinquième feu afin de faciliter la circulation de l’air chaud dans le ballon pour mieux sécher la matière. Pour ce faire, le ballon sera délicatement secoué horizontalement d’avant en arrière et de gauche à droite.
Cette phase au gris est fort courte, la phase au vert va lui succéder. Le frai de grenouilles, l’herbe sans racine des alchimistes fait son apparition et va s’étendre tout autour des granulations (mais jamais à l’intérieur).

Le huitième mois philosophique de SOLVE

En ce second jour de la végétation et dixième jour du Grand Œuvre, l’Adepte commence par appliquer son feu secret tout comme le jour précédent. La pierre restera verte toute la journée et va se rétracter progressivement au fur et à mesure de son assèchement. La matière se craquelle et les parties attachées aux parois du ballon se détachent.

Ainsi s’achève SOLVE.II.

SOLVE II dans la littérature alchimique et traditionnelle

Dans la Bible, Livre des Nombres 17 :

"L`homme que je choisirai sera celui dont la verge fleurira, et je ferai cesser de devant moi les murmures que profèrent contre vous les enfants d`Israël. Moïse parla aux enfants d`Israël ; et tous leurs princes lui donnèrent une verge, chaque prince une verge, selon les maisons de leurs pères, soit douze verges ; la verge d`Aaron était au milieu des leurs. Moïse déposa les verges devant l`Éternel, dans la tente du témoignage. Le lendemain, lorsque Moïse entra dans la tente du témoignage, voici, la verge d`Aaron, pour la maison de Lévi, avait fleuri, elle avait poussé des boutons, produit des fleurs, et mûri des amandes."

échénéis remora

Les poissons Echeneis / Remora : sont des poissons, sans os, pilotes de l'onde vive, qui nagent dans notre mer philosophique. Les granulations baignant dans le compost ont très souvent été comparées à des petits poissons qui sont pris dans les mailles du filet (la passoire) au moment où le corbeau est décapité. Ce symbolisme est à rapprocher du christianisme durant l’ère du poisson. La multiplication des poissons avec la mondification et leur croissance tout au long de solve.

Verge d'Aaron

Verge d'Aaron

La végétation sur le plan spirituel

Cette phase marque un peu comme une traversée du désert pour l’initié. Il a beaucoup appris, beaucoup peiné, étudié ! Il est en plein doute tant il se demande de quoi sera désormais fait le chemin. Il a perdu son étoile du berger (la quintessence ou sceau d'Hermès), il perçoit une rémission au sortir du noir, mais il se contente d’espérer une nouvelle orientation qu’il n’entrevoit pas encore…

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La décapitation du corbeau

La décapitation du corbeau

Transition de SOLVE I à SOLVE II

Nous sommes en fin du sixième mois philosophique de SOLVE I, notre compot est noir comme le corbeau et notre huile de saturne qui le surnage est bien rouge. Il est temps désormais de décapiter le corbeau, c'est-à-dire de recueillir la quintessence de nos travaux pour passer à SOLVE II.

La décapitation du corbeau en alchimie opérative :

Décapitation du corbeau première phase

L’Adepte doit disposer d’une passoire en porcelaine. Il la place au dessus d’un grand verre. Il débouche ensuite le ballon dont il renverse le contenu dans ladite passoire.

La quintessence passe à travers les « mailles du filet » que constitue la passoire pour tomber au fond du verre avec le plus gros de la vase et des terrestréités.

Les granulations semi liquides sont quant à elles retenues par la passoire.

Muni d’une spatule en bois l’Adepte rassemble alors les friables granules pour les remettre délicatement dans l’athanor. Elles sont désormais débarrassées de la plus grande part du compot et des terrestréités dans lesquelles elles baignaient jusqu’alors. L'adepte vient encore une fois de rassembler ce qui est épars.

L’œuvre au noir est terminée l’œuvre au blanc va pouvoir commencer.

passoire porcelaine

Décapitation du corbeau seconde phase

Une autre phase délicate débute après la phase dénommée "couper la tête du corbeau". Il faut maintenant placer dans un flacon de verre bien bouché la "tête du corbeau" qui a coulé à travers le filet ou nasse, avec le superflu. Il faut une. On laissera le tout décanter un jour ou deux à température modérée sans remuer le flacon. Passé ce délai, le flacon sera manié avec délicatesse pour que la vase ne se mélange pas à l’huile de saturne qui, après décantation va à nouveau surnager.

Une fois le bouchon retiré, l’Adepte prend un compte gouttes et retire la partie propre du liquide rouge. Ce liquide rouge est compact et doré lorsque l’on en étale une goutte sur une plaque de verre.

Le précieux liquide quintessencié est mis dans un flacon fermé hermétiquement, de préférence avec un bouchon de caoutchouc durci ou de plastique.

Pour ce qui est du dépôt sulfureux resté au fond du flacon, il est jeté.

Certains adeptes peuvent aussi :

  • utiliser une plume de pigeon pour "faire glisser la quintessence qui surnage au dessus du compot noir.
  • utiliser un "vase florentin" c'est à dire une espèce de saucière qui permet de verser le gras (l'huile de saturne ou quintessence qui surnage). Cet accessoire de chimiste fut inventé à Florence qui comptait de nombreux alchimistes à la période de la renaissance.
quintessence compte gouttes

Décapiter le corbeau dans la littérature traditionnelle :

Selon Cyliani "Hermès dévoilé" :

Nous citerons ici encore un extrait de l’ouvrage de l’alchimiste CYLIANI, Hermès Dévoilé, en fin de chapitre « deuxième opération » :

"Or sépare cette huile surnageant à l'aide d'une plume blanche de pigeon bien lavée et mouillée et l'on prend garde de ne point en perdre, car elle est la vraie quintessence de l'or vulgaire régénéré, dans laquelle les trois principes s'y trouvent réunis ne pouvant plus être séparés l'un de l'autre. Observez bien ici qu'il ne faut pas pousser la lapidification de la matière trop loin afin de ne pas changer l'or calciné en une espèce de cristal. Il faut avec adresse régler le feu extérieur pour qu'il dessèche peu à peu l'humidité saline de l'or calciné, en le changeant en une terre molle qui tombe comme une cendre, par suite de sa lapidification ou plus ample dessiccation.

L'huile obtenue ainsi par la séparation est la teinture, ou le soufre, ou le feu radical de l'or, ou, la véritable coloration ; elle est aussi le vrai or potable ou la médecine universelle pour tous les maux qui affligent l'humanité. On prend aux deux équinoxes de cette huile la quantité nécessaire pour teindre légèrement une cuillerée à soupe de vin blanc ou de rosée distillée, vu qu'une grande quantité de cette médecine détruirait l'humide radical de l'homme en le privant de la vie. Cette huile peut prendre toutes les formes possibles et se former en poudre, en sel, en pierre, en esprit, etc., par sa dessiccation à l'aide de son propre feu secret. Cette huile est aussi le sang du lion rouge.

Les anciens la représentaient sous l'image d'un dragon ailé qui se repose sur la terre*. Enfin cette huile inconsommable est le mercure aurifique. Étant faite, on la partage en deux portions égales ; on en conserve une partie à l'état d'huile dans un petit bocal en verre blanc, bien bouché à l'émeri, que l'on conserve dans un lieu sec, pour s'en servir à faire des imbibitions dans les règnes de Mars et du Soleil comme je le dirai à la fin de la troisième opération, et l'on fait dessécher l'autre portion jusqu'à ce qu'elle soit réduite en poudre, en suivant les mêmes moyens que j'ai indiqués précédemment pour dessécher la matière et le coaguler ; alors, on partage cette poudre pareillement en deux portions égales ; on en fait dissoudre une partie dans quatre fois son poids de mercure philosophique, pour imbiber l'autre moitié de la poudre réservée. "

dragon ailé

Le symbolisme de la galette des rois :

Le symbolisme de la galette des rois est aussi lié à l’alchimie. La fève est prise dans le filet des motifs qui décorent la galette quand le corbeau est décapité. Elle symbolise la granulation. Pendant l'empire romain, lors de la période de l'épiphanie et pendant sept jours consécutifs, de grandes fêtes avaient lieu en l'honneur de Saturne (dieu de l'âge d'or qui apporte paix, abondance et prospérité et aussi planète de l’œuvre au noir). Lors de ces saturnales, une fève était déjà cachée dans un gâteau. Or pour les Pythagoriciens, la fève serait l’asile des âmes en attente de réincarnation (la granule). La fève est aussi la première graminée qui marque le printemps.

Pour aller plus loin : voir ou revoir l'article sur les Rois Mages.

Sur cette image, les fèves sont bien sur en analogie avec les granulations qui ont été retenues par le "filet" de la passoire.

L'aspect biblique du corbeau :

Dans la Genèse 8/6 à 12:

« Au bout de 40 jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait pratiquée dans l'arche. Il lâcha le corbeau qui partit allant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent laissé la terre à sec.

Puis il lâcha la colombe (les granulations n.d.l.r.) pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol.

Mais la colombe ne trouva pas de point d'appui pour la plante de ses pattes, et elle revint vers lui dans l'arche, parce que l'eau couvrait encore la surface de toute la terre.

Il étendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche.

Il attendit encore sept autres jours et renvoya de nouveau la colombe de l'arche. La colombe revint vers lui sur le soir, tenant dans son bec une feuille d'olivier fraîche (l’huile de saturne).

Noé jugea que les eaux avaient baissé sur la terre. Ayant attendu sept autres jours encore, il fit partir la colombe, qui ne revint plus auprès de lui ».

Noe corbeau et colombe

La décapitation du corbeau en alchimie spirituelle

Sur un plan spirituel, l’abandon de la quintessence est en analogie avec le don de soi, le moment où l’on va enfin pouvoir faire usage utile de son expérience initiatique.

L'adepte a pris conscience de ses qualités et défauts (voir les chapitres "empathie et psychologie") son apprentissage l'amène à pouvoir transmettre ses expériences, savoirs et connaissances acquis tout au long de sa quête.

Il est ainsi à même de pouvoir commencer à transmettre tout en conservant une part de cette quintessence pour poursuivre sa propre progression sur le chemin.

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L’œuvre au noir

L’œuvre au noir

Cette phase du Grand Œuvre ; SOLVE I (ou putréfaction) est placée sous l’égide du nombre cinq.

Le règne de Saturne dure cinq mois philosophiques qui vont donner naissance à la quinte essence…

La quintessence et ses désignations

Le « mercure philosophique » ou « quintessence » ne doit pas être confondu avec le « mercure des philosophes » qui est le mercure issu du cinabre non traité par le feu vulgaire.
Les noms les plus courants de la quintessence sont :
« Sang du dragon », « huile de saturne », sceau d’Hermès », « médecine universelle », « aliment carné », « huile teingeante », « sang », « teinture », « vinaigre très aigre ».

La putréfaction sur le plan alchimique

La putréfaction va donc durer cinq mois philosophiques et nécessiter ainsi que nous y sommes désormais accoutumés une dose de sel philosophique au début de chaque mois.
Afin de ne pas risquer de perdre l’Esprit de sa Pierre, l’opérateur prendra bien soin de ne jamais ouvrir le ballon tant que celui-ci n’est pas parvenu à température ambiante. Le ballon restera fermé hermétiquement sauf pour les courts instants durant lesquels le sel philosophique sera introduit. Les opérations doivent autant que possible être effectuées dans un local frais.

Solve I deuxième mois philosophique

Rappelons nous que le premier mois philosophique de SOLVE I est la mondification. Après s’être assuré des précautions d’usage ci-dessus, l’athanor est ouvert et une dose de sel philosophique y est versée au moyen de l’habituelle pipette. Le vase est hermétiquement rebouché puis le cinquième feu doit être immédiatement appliqué.
Pour ce faire l’adepte appliquant plusieurs fois un fort mouvement circulaire. Après refroidissement la matière va prendre une couleur dite « peau de léopard ».

Solve I troisième mois philosophique

Avec lui commence le règne dit de Saturne, c'est-à-dire la période au noir. L’opérateur effectuera très exactement les mêmes opérations que celles du mois philosophique précédent. Il en sera de même les trois jours suivants.
La matière continue de se foncer. Elle est désormais nettement sombre et l’on distingue par moments de véritables pluies d’étoiles qui viennent illuminer ce début de ténèbres.

Solve I quatrième mois philosophique

Dès que le compot est refroidi, la matière est nettement plus brune, mais aussi plus compacte, semblable à du sable fin et sa surface est alors plane.
C’est vers la fin de ce quatrième mois philosophique que l’huile de saturne apparaît clairement à l’opérateur. Cette huile (le sang du dragon) prend la forme de traces huileuse dorées coulant le long des parois du ballon.

Solve I cinquième mois philosophique

La noirceur s’accentue encore. En fin de mois philosophique l’huile de Saturne se perçoit très nettement.

Solve I sixième mois philosophique

Au début de ce jour, après l’aspersion de sel suivie du cinquième feu, l’huile de saturne augmente nettement en quantité avec le refroidissement du compot. La matière vire très franchement au noir. Une couronne dorée impalpable entoure en ménisque le sommet du mélange liquide. Ce phénomène nous annonce que la matière a assez reçu de sel philosophique. En ce début de journée, l’huile de saturne est d’un rouge très clair.

Au milieu de ce dernier jour de SOLVE I la matière est tout à fait noire et l’huile de saturne rouge sang. À la fin de ce jour, la matière est noire comme le corbeau et l’huile de saturne arbore un beau rouge vif.
Tout au long de ce jour, le moindre bouillonnement du liquide saturnien provoque une féérie de couleurs appelée « queue de paon ».

La putréfaction en langage alchimique

Nous citerons un extrait de l’ouvrage de l’alchimiste CYLIANI, Hermès Dévoilé, dans le chapitre « première opération » :

« Je pris la matière noire et le fis dessécher à la chaleur du soleil, comme je l'ai déjà dit, en réitérant les imbibitions avec l'esprit astral, les cessant aussitôt que j'apercevais la matière qui commençait à se sécher et la laissant ainsi se dessécher d'elle-même, et cela autant de fois qu'il fut nécessaire pour que la matière devînt comme une poix noire luisante. Alors, la putréfaction fut totale, et je cessai le feu extérieur, afin de ne point endommager la matière en brûlant l'âme tendre de la terre noire. Par ce moyen, la matière parvint au fumier de cheval, à son imitation ; il faut, suivant le dire des philosophes, laisser agir la chaleur intérieure de la matière elle-même. »

Cette seconde citation est extraite des douze clés de Basile Valentin :

« Moi Saturne, le plus haut des planètes, confesse et proteste devant vous que je fus le moindre de toutes, ayant un corps faible et corruptible, de couleur noire, soumis à toutes les adversités de ce misérable monde. C’est moi toutefois qui éprouve toutes vos forces, parce que je ne saurai demeurer en une place, et m'envolant j'emporte tout ce que je trouve de semblable à moi. Je rejette la faute de cette mienne calamité sur autre que sur Mercure, qui par sa négligence et peu de soin, m'a causé tous ces malheurs. C'est pourquoi je vous prie, et conjure toutes, de prendre sur lui vengeance de cette mienne misère, et parce qu'il est déjà en prison, que vous le mettiez à mort, et le laissiez tellement corrompre et pourrir, qu'il ne lui reste aucune goutte de sang. »

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Symbolique des granulations

Symbolique des granulations

Que nous en soyons conscients ou pas, le symbolisme de la granulation nous est familier depuis notre plus tendre enfance. Il suffit pour nous en convaincre de penser au nombre de fèves des galettes des rois que nous avons dégustées en famille et entre amis, puis de nous reporter à notre article sur les Rois Mages.

Les granulations sont aussi en analogie avec la légende d’Osiris (éparpillement du corps puis rassemblement de ce qui était épars par Isis).

Mais il y a encore beaucoup d’exemples qui n’ont peut-être pas encore attiré notre attention.

À titre d’exemple, nous pouvons évoquer la planche à bascule utilisée lors de certaines cérémonies de sociétés initiatiques, dont l’une des faces est ornée de boules symbolisant la nouvelle vie qui attend l’initié qui la franchit.

Nous allons maintenant dire quelques mots sur le scarabée, le lion de Saint Marc, le mythe de Jonas, le dragon chinois, etc.

Granulation et scarabée

Dans l’Égypte ancienne, la boulette de scarabée est symbole de matrice de la résurrection. La femelle scarabée pond un œuf dans sa bouse puis la façonne avec ses pattes avant larges et aplaties. Ensuite, elle pousse sa boule à reculons avec ses pattes arrière. Puis elle la déplace pour aller l’enterrer.  Une fois sa boule à l’abri, elle peut manger. Adulte, le scarabée ne se nourrit que de liquide : il presse la bouse pour en extraire le jus.

L’œuf dans la bouse symbolise les granulations du Grand Œuvre Alchimique qui sont noyées dans le compost durant toute l’œuvre au noir qui suit la phase de mondification.

Granulation et Lion de Saint Marc

Selon les nombreuses statues qui le représentent, le lion de Saint Marc est représenté avec une patte posée sur l’évangile de l’apôtre, ou la patte pose sur une boule.

Évangile ou boules symbolisent les granulations du Grand Œuvre, c’est à dire des âmes qui vont grandir dans la sagesse de la Foi en la vie éternelle.

Ce lion n’est autre que le « lion vert » des alchimistes ; c’est à dire le sel philosophique. Le lion symbolise aussi l’énergie du sel et du feu secret grâce auxquels les granulations se forment.

 

Granulation et Mythe de Jonas

Pour les Chrétiens, les 3 jours passés dans le ventre du Grand Poisson préfigurent la mort et la résurrection du Christ, comme lui-même les avait annoncées dans l’Évangile de Saint Mathieu.

Jonas est donc symboliquement assimilé à une granulation qui est engloutie dans le noir humide du compôt de l’œuvre au noir avant de réapparaître sous la forme d’une âme blanchie démontrant que le salut est possible pour tous (voir articles suivants sur l’œuvre au blanc).

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Granulation et col romain

La soutane des prêtres se porte avec un col romain qui laisse apparaître un petit carré blanc au niveau de la gorge.

Ce petit carré est en analogie avec la granulation alchimique. Placé au niveau du Chakra de la parole il symbolise le fait que le prêtre transmet la parole de Dieu qui permet de mener à bien l’œuvre au noir (symbolisée par la soutane.

Nous noterons au passage que dans les églises dont la forme est en analogie avec les corps humains, la lecture des évangiles se fait aussi au niveau du chakra de la parole.

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Granulation et Dragon chinois

Rappelons que le dragon chinois symbolise le feu de vie, c’est à dire l’énergie vitale qui conditionne la mise en œuvre du feu secret (5ème feu des alchimistes).

La perle dont ce dragon est souvent porteur symbolise les granulations ou les âmes qui prennent vie animées par les passions et vertus dont elles disposent dans leur incarantion présente.

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Introduction à l’Alchimie

Introduction à l’Alchimie

Les développements qui vont suivre ont pour but de mettre en parallèle les fondements de l’alchimie opérative selon la voie du cinabre avec les analogies rencontrées dans notre vie courante de chercheur.

Dans la mesure où une simple aide à la compréhension de procédés, grimoires, légendes, mythes, symboles et rituels ne saurait apporter qu’un pur savoir intellectuel, nous devrons essayer d’éclairer les aspects de notre alchimie spirituelle qui est le seul but final poursuivi par tout initié sincère.

Pour tous ceux qui seraient tentés d’aller plus avant dans les pratiques opératives, nous ne saurions trop attirer leur attention sur le fait que la pratique opérative de l’alchimie :

  • Est très dangereuse et exige de manipuler des substances nocives.
  • Outre les bases, elle nécessite, de longues années de prières et de recherches empiriques.
  • Elle requiert des techniques que l’auteur ne saurait vous décrire.

Qu’est-ce que l’alchimie ?

Selon le dictionnaire de philosophie alchimique de Kamala-Jnana, l’alchimie est une Science remontant à la plus haute antiquité (Thot-Hermès).
Les sceptiques avides de richesses matérielles, l’ont souvent fort décriée (peut être car ne pouvant y accéder).

Dieu n’accorde sa Sapience qu’à ceux qui font fi des trésors terrestres.
Le terme d’al-kimia (terre noire), qui désignait l’Egypte antique, semble provenir des racines arabes al et kimia, signifiant « chimie ».
On sait que « al » et « el », en arabe et en hébreu, désignent l’Etre Suprême, le Tout-Puissant, « al » entre dans Al-lah et « el » dans El-oïm, Etern-el, Rapha-ël, etc. Le mot de al-kimia a donc dû désigner dans les temps les plus reculés, la science de Dieu, soit : la chimie de al.
Cette dénomination semble d’autant pertinente et logique que l’Alchimie est véritablement la chimie de Dieu.

Pourquoi s’intéresser à l’alchimie ?

Le cherchant dont l’objectif serait de transformer le plomb en or se promet, sauf rarissimes exceptions, une succession d’échecs jusqu’à la fin de ses jours. Cet adepte (« souffleur ») mènera une vie de quasi-dénuement ; coupée du monde qui pourra le conduire à la ruine. Voilà qui est presque toujours le lot de l’alchimiste opératif.

À l’opposé, l’étude « spéculative » de l’alchimie promet de grandes joies car elle permet d’accéder à :

  • Une approche analogique des lois de la création.
  • Une lecture plus éclairée des écrits des religions du livre.
  • Un décryptage du symbolisme des grandes œuvres architecturales.
  • Mais surtout un merveilleux outil de mesure de notre progression spirituelle.

Les articles de cette rubrique n’ont pour seul objectif que de donner  progressivement des indices utiles.

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La Mondification

La Mondification

Après avoir éparpillé et séparé notre materia prima l'heure est venue de rassembler ce qui est épars.

La mondification dans la littérature ancienne

Selon l'anonyme "Tourbe des Philosophes" :

« Mettez l'homme rouge avec sa femme blanche dans une maison ronde environnée de chaleur lente continuellement et les y laisser tant que tout soit converti en eau philosophique. Et prenez garde au début de ne pas brûler les fleurs ou de trop vous hâter pour parvenir plus promptement à la fin que vous vous proposez. »

La bibliothèque des philosophes (tome second) :

« C'est pourquoi, après que tu auras préparé ta matière, tu dois prendre garde seulement à deux choses : à ne pas enflammer ton bain en faisant un feu trop fort, et à ne pas laisser exhaler l'esprit parce que, s'il sortait du vaisseau, ton opération serait entièrement détruite.
Que le vaisseau soit bouché comme il convient. Prends au commencement de ton œuvre parties récentes de la pré-mixtion, mêle le tout ensemble et le brûle une fois, jusqu'à ce qu'ils soient ajustés comme par mariage et que la conception soit faite en eux dans le fond du vaisseau et que la génération de la chose engendrée se fasse dans l'air. »

Citons enfin le dictionnaire de philosophie alchimique de Kamala Jnana que nous avons déjà cité dont le mot "phlegme" est ainsi défini :

« Air ou vapeur qui provient de l’ensemble des trois feux latents excités. Cette intense chaleur provoque la sublimation des parties subtiles des trois corps et leur permet de s‘unir en proportion de nature dans la partie haute du ballon ».

Voyons comment.

La mondification sur le plan alchimique opératif

La mondification est la première étape de SOLVE I, elle dure 1 mois philosophique.
L’Adepte doit préalablement constituer son éthiops minéral et se procurer un ballon en pyrex (athanor). Ce ballon est tel que la quantité de matière qui y sera introduite (y compris le sel philosophique) n’excède pas le quart de son volume.
L’éthiops n’est pas autre chose que la réunion de la femme blanche et de l’homme rouge (la reine et le roi, le dragon jaune et le dragon rouge) ; c'est-à-dire le soufre et le mercure qui ont été obtenus après la séparation.

Le soufre et le mercure sont introduits par le col du ballon à raison de 300 grammes de soufre et 700 grammes de mercure. Afin que le mélange se fasse bien, le ballon est bouché et l’Adepte agite de haut en bas et de droite à gauche (senestrorsum).
L’Hermès Sulfur ou éthiops ainsi réalisé a l’aspect d’une poudre grise.

Le ballon est alors ouvert et l’Adepte y verse une dose de sel philosophique au moyen d’une pipette. Puis il bouche avec soin l’athanor en prenant garde de bien ficeler le bouchon pour que celui-ci puisse résister aux fortes pressions qui vont bientôt s’exercer dans le ballon.
L’Adepte prend soin de revêtir ses gants ignifugés avant d’appliquer son cinquième feu. C’est ainsi que pendant deux à trois minutes il secoue énergiquement le ballon en tous sens, puis il le dépose sur un support résistant à la chaleur.

NB : Cette opération présente de grands dangers que des amis téméraires ont subis : explosion du ballon vapeurs de mercure brûlantes qui s'échappent...

Des parcelles de soufre collées sur les flancs du vase vont assez rapidement changer de couleur. Quand des taches de couleur rouille apparaissent sur les parois, la matière est prête à recueillir un cinquième feu libérateur.

A cet instant précis, toujours ganté, l’opérateur va imprimer au vase quatre saccades de bas en haut puis le reposer sur son support.

Ce cinquième feu suivi de l’itération des quatre autres feux qu’il déclenche successivement a pour conséquence de sublimer les trois composants. D’abord le sel, puis le mercure et le soufre forment une nuée au sommet de l’athanor. Ils s’unissent alors en juste proportion de nature donnant naissance aux granules (un petit monde issu du chao primordial).

Dès que la température retombe, les granules prennent une consistance gélatineuse, se solidifient quelque peu et tombent dans le compot.

Notre dictionnaire de philosophie alchimique de référence déjà mentionné dans l'article sur la séparation définit ce compot comme suit :

« Vase pestilentielle qui naît des impuretés et de la partie du soufre des philosophes n’ayant pu s’amalgamer. C’est dans cette terre vaseuse que la granulation prend sa force et se durcit… »

Notons que le compot est alors de couleur rouge. La première couleur qui était apparue immédiatement après les secousses était citrine. Si au lieu de cette couleur citrine était apparue une couleur orangée, tout aurait été à refaire. En effet la couleur orangée traduit un excès de sel philosophique ou un cinquième feu trop vigoureux.

Le compot renfermant les granules va progressivement foncer. L’œuvre au noir s’ébauche…

Différences entre séparation et mondification

La suite de la définition du mot "réincarnation" du Dictionnaire de Philosophie Alchimique nous aide à mieux comprendre comment la différence entre les vases c'est à dire l'aludel de la séparation et le ballon 'athanor de la mondification nous explique pourquoi 'même si les vapeurs mises en oeuvre sont les mêmes),la mondification réunit ce qui a été mis épars lors de la séparation:

"[...] Dans la Préparation, les trois corps primordiaux broyés et malaxés, sont placés dans un athanor philosophal, comme l'indique Geber dans sa Somme. Là, sous l'action conjuguée du feu contenu dans chacun d'eux ils vont tendre à se sublimer c'est-à-dire a s'élever en vapeurs dès qu'ils arriveront à ébullition. Or, comme le sel s'évapore vers 165° et le mercure des philosophes vers 360°, il se produit deux phénomènes :

1° Le sel et le mercure des philosophes, sublimés par l'intense chaleur provenant du soufre s'évaporent jusque dans un ballon attenant à l'athanor. Ici sous l'effet d'une baisse de température ils se recondensent et se superposent par ordre de densité.

2° Cependant, le soufre des philosophes n'entrant en ébullition que vers 450°, se voit interdire l'accès à cette température, à cause du départ des deux autres corps, qui ne l'excitent plus. Dès lors, il reste intact avec toute sa force au fond de l'athanor et c'est un jeu d'enfant que d'opérer la triple séparation. Notons enfin, que c'est parce que la force sulfureuse reste intacte n'étant pas sublimée que la réaction Solve pourra se renouveler par la suite.

Le premier stade d'une réincarnation est donc bien manifesté ésotériquement parlant, puisque par le broyage, la mortification de la Materia Prima, suivie de la séparation du corps (soufre et terrestréités) d'avec l'âme (Mercure) et l'esprit (Sel), on obtient l'image d'une mort humaine Mourir pour renaître toujours plus pur, voilà la conception philosophique.

Les trois corps épurés, sommairement certes mais séparés, sont placés cette fois dans un ballon bien bouché. Là, sous l'action du 4e feu le sel et le mercure des philosophes se subliment à nouveau les premiers seulement comme cette fois ils ne peuvent point s'évader ils restent en contact avec le soufre, grâce au 5e feu indispensable pour le brassage, il s'ensuit donc que la température s'accroît au point que le soufre philosophal peut enfin se sublimer à son tour laissant les terrestréités au fond du ballon.

Cependant comme ces trois corps gazeux sont de même consubstantialité et ont une attirance irrésistible les uns pour les autres un mélange naturel, intimement proportionné, se crée au sein des trois vapeurs. Aussi, à mesure que la température baisse, on peut voir au milieu d'elles des quantités de bulles translucides, qui peu à peu épaississent et durcissent. La nouvelle granulation est née. Elle comprend un nouveau corps, une nouvelle âme et un nouvel esprit plus purs.

Cette réincarnation ou réincorporation est l'image d'une réincarnation dans les sphères éthérées. Or, comme les multiplications successives répètent ces mêmes phénomènes en épurant la Pierre, chaque fois davantage, on peut soutenir sans crainte, que le Grand Œuvre est la preuve matérielle d'une suite de réincarnations humaines. [...]".

"[...] Donc alchimiquement les trois corps épurés, sommairement certes mais séparés, sont placés cette fois dans un ballon bien bouché. Là, sous l'action du 4ème feu, le sel et le mercure des philosophes se subliment à nouveau les premiers ; seulement comme cette fois ils ne peuvent point s'évader ils restent en contact avec le soufre, grâce au 5ème feu indispensable pour le brassage, il s'ensuit donc que la température s'accroît au point que le soufre philosophal peut enfin se sublimer à son tour laissant les terrestréités au fond du ballon.
Cette réincarnation ou réincorporation est l'image d'une réincarnation dans les sphères éthérées. Or, comme les multiplications successives répètent ces mêmes phénomènes en épurant la Pierre, chaque fois davantage, on peut soutenir sans crainte, que le Grand Oeuvre est la preuve matérielle d'une suite de réincarnations humaines. [...]"

Compléments sur les aspects spirituels de la mondification

La symbolique alchimique de la mondification est présente dans de nombreux rituels de sociétés initiatiques.

Entrée du futur initié par la « porte étroite » qui nous rappelle (entre autres) l’étroitesse du goulot du ballon.

Cette "entrée par la porte étroite" est aussi en analogie avec la procréation humaine ; permettez nous cette image : les gamètes mâles et femelles sont introduits par une "porte étroite" avant de se retrouver dans l'athanor (l'utérus).
Nous verrons ultérieurement que la sortie de l'athanor se fait également par la porte étroite après l'œuvre au noir.

Les granulations sont aussi en analogie avec la légende d'Osiris (éparpillement du corps puis rassemblement de ce qui était épars par Isis).

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