Les prérequis
Comme nous le conseillons dans notre article "Suggestions pour bien débuter" il est selon nous préférable d'approfondir les articles de nos rubriques "Les Fondamentaux" ainsi que "Empathie et Psychologie" pour mieux intégrer les lois de l'univers auxquelles la comprehension des lois du Karma doit en permanence faire appel pour en comprendre les analogies et les résonances.
Est-il prématuré de nous intéresser au Karma et à ses lois avant même d’être convaincus que nous sommes tous « condamnés » à la vie éternelle ?
À part les veinards qui ont eu :
- Le privilège d’expérimenter une sortie de leur corps en voyage astral ; une EMI (Expérience de Mort Imminente) ;
- Et/ou celui de remonter de façon probante dans des situations d’une ou plusieurs de leurs précédentes incarnations ;
La question peut se poser et la réponse nous est apparue variable selon le vécu et la sensibilité de chacun.
Définition du concept de Karma :
Selon le Larousse :
"Principe fondamental reconnu par les trois grandes religions indiennes et reposant sur la conception de la vie humaine comme maillon d'une chaîne de vies (samsara), chaque vie particulière étant déterminée par les actions de la personne dans la vie précédente."
Selon Christophe Lorreyte :
"En Sanskrit, l’une des langues officielles de l’Inde considérée comme sacrée, karma signifie action. Le karma est une loi de cause à effet : elle stipule que chaque action, pensée ou parole engendre une conséquence. Cette affirmation est facile à vérifier dans le monde physique, concret. Nous avons cependant du mal à conceptualiser que ceci puisse être vrai dans la réalité intangible. Le karma et la chance n’ont rien à voir l’un avec l’autre, bien au contraire. Dans la philosophie bouddhiste il n’existe ni hasard, ni prédestination, ni volonté divine.
Selon le bouddhisme, nous créons nous-même notre réalité avec nos paroles, notre esprit et nos actions. Nous sommes totalement responsables de ce qu’il nous arrive. Si cette pensée peut être effrayante pour certains, elle est cependant la clé qui nous permet de mener la vie que nous voulons. En effet, cela signifie que nous avons le pouvoir de créer notre réalité. Nous pouvons changer le cours des événements de notre vie si nous le désirons vraiment. Par conséquent, il n’existe pas de réponse à la question “est-ce que j’ai un mauvais karma ?”. Notre karma n’est pas, par définition, une fatalité, mais bien le résultat de ce que nous faisons de notre propre vie."
Le Karma n'est pas le destin :
Le sujet anime souvent les débats philosophiques (LIBERTÉ, LIBRE ARBITRE, DÉTERMINISME, DESTIN).
Le destin n’existe que s’il est conçu en dehors du temps ; le déterminisme apparent du Karma ne saurait donc exclure l’existence du libre arbitre.
Dans son livre intitulé « Le Golem », Elie Wiesel raconte que l’empereur du Saint-Empire Rodolphe II, demanda un jour au Maharal de Prague (Rabbi Judah ben Betsalel Levaï né en 1525) d’expliquer le concept du libre arbitre.
"Comment affirmer que l’homme est libre de choisir lorsque Dieu sait à l’avance ce qu’il s’apprête à faire ? « C’est très simple » dit le Maharal. « Avec votre permission nous allons quitter la ville. Une fois en dehors des remparts, je prédirai la route que Votre Majesté empruntera pour son retour. De cette façon, Sire, vous pourrez vérifier par vous-même que ma prédiction n’aura aucune incidence sur votre décision, laquelle sera effectuée en toute liberté ». On attela les chevaux du roi, et ils quittèrent Prague. Le Maharal inscrivit quelque chose sur un papier que le roi prit, mit dans une enveloppe qu’il scella et qui ne devait être décachetée qu’à son retour. A l’époque on pouvait pénétrer dans la ville par quatre portes différentes, mais pour confondre son ami juif, le roi décida de n’en emprunter aucune et ordonna qu’on en construisît une cinquième. Sans paraître troublé le moins du monde, le Maharal attendit que le roi ouvre l’enveloppe et lise son contenu. Un adage talmudique y était écrit : les rois pourfendent les murs… Vous voyez, dit le Maharal, vous aviez le choix et cependant nos Sages savent."
Le Karma n'est pas toujours instantané
Nous avons, dans le premier article consacré au karma énoncé que selon nous « la dispersion des âmes dans la matière permet à chacune d’entre elles de « bénéficier » d’un « capital identique » de joies et de peines à « consommer » durant un cycle expansion rétraction de l’univers. ». Puis « que le karma est l’agent comptable qui permet de contrôler une stricte égalité entre les « consommations » de joies et de peines de chaque âme. »
Il ne faudrait pas hâtivement en conclure que cette consommation se produise de manière harmonieuse par des échanges permanents instantanés et équilibrés. Il est ainsi possible de manger tout son pain blanc avant son pain noir puis tout comme la cigale de La Fontaine se retrouver « fort dépourvue quand la bise fut venue ».
L’adage populaire « Manger son pain blanc en premier » et la fable nous font immédiatement comprendre que l’effet engendré par une cause peut très souvent être différé. Il n’est pas encore temps de creuser la notion de Karma instantané.
Nous nous contenterons pour l'heure de constater que si certaines âmes nous semblent "avoir un karma pourri" la justice divine et la Loi d'échange des polarités finira un jour ou l'autre par rétablir le juste équilibre...