La dignité quotidienne de la vie profane de l’Adepte de Pythagore :

L’Adepte Pythagoricien est invité à poursuivre au dehors l’oeuvre commencée dans le Temple. Sa vie doit démontrer la primauté de l’âme sur le corps, la domination de la spiritualité sur la matière. L’initié doit se connaître lui même, et s’observer en permanence afin de se maîtriser. Pour l’aider dans ce sens, Pythagore conseillait le respect de certaines règles simples.

L’initié devant le monde :

« Le disciple de l’Ordre sait que ce bas monde n’est pas sa véritable patrie. Terre des douleurs et vallée des larmes, il n’est que l’endroit pénible où l’enchaînera un séjour passager : que sont quelques années en regard de l’éternité bienheureuse, à laquelle son âme est promise ? »

« L’on ne pourra emporter avec soi, au moment du grand voyage, ni argent ni biens ni tout ce qui fait la convoitise des hommes et vers quoi se rue l’aveuglement des profanes. Soyons donc détachés des choses périssables et n’envions point ceux qui bornent tous leurs efforts à les conquérir car un jour viendra où ils n’auront obtenu si chèrement que de vaines fumées. »

La psychostasie :

  • Chaque jour le disciple de Pythagore doit effectuer un double examen de conscience, une double pesée de son âme ou psychostasie.
  • Le matin, il doit faire son plan d’action pour la journée, et,

Le soir, faire son bilan pour voir ce qu’il en a réalisé. Voyons ce qu’en disent les Vers Dorés de Pythagore : « En sortant du doux sommeil, dit Porphyre dans son texte, tu dois d’abord réfléchir avec le plus grand soin aux différentes oeuvres que tu devras réaliser dans le courant du jour. Mais, le soir, ne laisse jamais le sommeil fermer ta paupière, sans que tu te sois demandé, en soumettant à ta raison les actions de la journée : « Quelles transgressions ai-je commises? Qu’ai-je fait? Quel devoir ai-je oublié ? Vérifie tous tes actes passés en commençant par le premier ; si tu trouves alors que tu as mal agi, adresse toi des reproches ; si tu as fait le bien, réjouis toi. »

La mémorisation et l’interprétation des rêves :

Les rêves sont considérés comme une porte ouverte sur le monde invisible, une communication possible avec les génies chthoniens qui vivent dans les cavernes. En rêve l’on peut percevoir aussi bien des vivants que des morts, les événements du présent, comme ceux du passé et du futur.

La proscription des meurtres d’animaux :

Le Dieu, générateur de la vie, ne peut se réjouir des horribles holocaustes que voulaient lui offrir le prêtres égarés, incapables de comprendre qu’on ne peut honorer la source de toute existence en immolant en son honneur la parcelle divine enclose en chaque créature, c’est à dire le souffle, principe même de la vie.

La conduite des travaux rituels :

Le feu sacré :

Le feu est l’adjuvant obligé de toutes les cérémonies rituelles. Il est le lien avec les Forces d’En-Haut et il établit le contact avec elles. Il sacralise le lieu dans lequel une cérémonie doit se dérouler. Son usage, quoique moins solennel est perpétué par la plupart des ordres initiatiques.

L’eau lustrale :

Les disciples présents dans le Temple Pythagoricien étaient aspergés, au moyen de palmes trempées dans l’eau lustrale que contenaient des urnes disposées dans le Temple. L’eau est en analogie avec la substance primordiale, la mère de toutes choses, elle peut donc purifier aussi bien le corps terrestre (Sôma) que l’âme du disciple.

L’usage de l’eau lustrale est toujours très vivant dans de nombreux rites religieux (bénitiers, fonts baptismaux, goupillon, etc…).

Les purifications :

Les cérémonies, depuis leur ouverture jusqu’à leur clôture étaient rythmées par des chants et musiques sacrés. L’adepte pouvait ainsi mettre son taux vibratoire en harmonie avec le chant des sphères célestes. Une purification complémentaire était due à l’encens dont les effluves permettent de mettre l’atmosphère du Temple en harmonie avec des longueurs d’onde bien précises. De plus, l’encens purifiait les lieux tout en stimulant les voies respiratoires auxquelles nous avons vu que l’âme est rattachée.

Les vêtements rituels :

Les vêtements du disciple doivent rappeler la pureté de son cœur et la transparence de sa conduite. Quel que fut leur degré d’avancement dans l’Ordre Pythagoricien, tous les disciples, du plus ancien au plus jeune portaient le même vêtement rituel de couleur blanche.

Cette vêture rappelait également que tous les Frères étaient égaux et vibraient tous dans la communion d’une même pensée tout au long de la cérémonie.

Les Cérémonies rituelles :

Le réveil matinal du disciple Pythagoricien était rythmé par les saisons et donc, par le Soleil. Chaque matin, le salut au Soleil débutait les travaux du jour, après la psychostasie et la mémorisation des rêves.

Les travaux rituels étaient rythmés par le maillet qui accordait ou retirait l’autorisation de parler… Seul le Maître faisait face à l’Orient.

Les usages liturgiques :

L’entrée dans le Temple et la circulation se faisaient toujours du côté droit, solaire, positif, impair et divin. Les Pythagoriciens pratiquaient le rite de la chaîne d’union, les déambulations circulaires, etc…

Les repas rituels :

Le Pythagorisme affirmait avec force que les repas pris en commun développent l’amitié et la fraternité entre les convives. Les disciples aimaient à rompre le pain ensemble. Les tables ne pouvaient pas être occupées par plus de dix convives, et la nature des repas était effectivement frugale, c’est à dire à base de fruits et de mets uniquement issus du règne végétal, à l’exception des fèves, dont l’usage était interdit au disciple Pythagoricien.

Les initiations :

Le néophyte était astreint à des interrogatoires, des purifications, et des veilles solitaires dans une caverne. S’il surmontait toutes les épreuves, il était ensuite admis au premier degré des initiations. Les initiations successives étaient au nombre de quatre :

  • Le premier degré : Acousmatique ; était dédié à la découverte des origines de l’âme ;
  • Le second degré : Mathématikoi ; marquait l’étude des mathématiques et des arts ;
  • Le troisième degré : Sébastikoi ; marquait l’accès à l’essentiel des Grands Mystères ;
  • Le quatrième degré : Politikoi ; intégrait le disciple au rang de dirigeant de l’Ordre.

Conclusion :

D’une manière générale, l’Enseignement de Pythagore apporte à ses adeptes un éclairage sur son destin futur, éclairage que l’on peut résumer par le mot d’espérance. Hommes et femmes sont admis à l’enseignement qui ne doit pas être fermé à la moitié du genre humain, car chaque âme est appelée à évoluer.

« Si tu as été pieux du fond du cœur, tu ne souffriras aucun mal après la mort et ton âme sera immortelle » disait le Pythagoricien Epicharme…

Cette immortalité de l’âme est la juste compensation posthume des épreuves de la vie terrestre, elle réparera ce que le monde a encore d’imparfait, car notre existence terrestre n’est qu’un épisode dans l’évolution spirituelle de l’homme.

La tradition Pythagoricienne ne présente pas de dissonance profonde avec la plupart des traditions, si l’on excepte le fait qu’elle s’interdit la pratique de la magie. Elle est par ailleurs très proche des religions dont elle ne se sépare que par trois faits marquants :

  • le disciple est invité à vérifier l’exactitude des dogmes par le fruit de son travail ;
  • le cycle des âmes y est abordé de manière beaucoup plus précise ;
  • la notion « d’enfer » est clairement située à l’intérieur même de la vie terrestre.

Ces articles, nécessairement limité en durée, ne saurait dresser un tableau intégral des enseignements de Pythagore, nous espérons toutefois qu’il soit suffisamment objectif et clair pour motiver les nécessaires travaux complémentaires en suggérant au chercheur motivé les pistes essentielles qu’il devra parcourir.

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